Il est clair que dans la perspective d'accroître la production agricole il importe d'accorder un intérêt particulier à tout ce qui concerne la formation agricole, par l'apport d'éléments jeunes, et en leur dispensant une formation technique agricole moderne, qui leur permet d'exploiter au mieux les moyens mis à leur disposition, et de maîtriser les techniques nouvelles, comme il est indiqué de renforcer constamment la formation dans les métiers de l'agriculture. Dans cette perspective les pouvoirs publics, à travers le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), ainsi que le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels (Mfep) s'attèlent, l'un à créer des instituts et autres centres exclusivement dédiés aux métiers de l'agriculture et l'autre à assurer des formations dans diverses spécialités en agronomie. On peut citer au passage le plus important projet, celui du futur institut national spécialisé de formation professionnelle (Insfp) dédié à l'agriculture, sis à Aïn Abid (sud-est de Constantine), pour lequel une enveloppe financière de 250 millions de dinars a été mobilisée pour sa réalisation, qui a débuté depuis peu. Selon le Madr, l'Insfp de Aïn Abid, premier du genre dans la wilaya de Constantine, va constituer un précieux soutien aux professionnels de la terre. De plus et toujours d'après cette même source, l'ouverture de cet institut, prévu dans une région céréalière par excellence, permettra d'assurer des formations pratiques et théoriques liées à diverses spécialités agricoles, dont l'entretien des espaces verts, l'arboriculture, le maraîchage, la mécanisation et l'irrigation agricole, l'apiculture et l'aviculture. On a appris aussi que l'Insfp de Aïn Abid dispensera également des formations continues. Autre projet, celui de l'institut spécialisé dans les métiers de l'agriculture et de l'hydraulique qui sera implanté à El-Menea (wilaya de Ghardaïa) dédié principalement à l'agriculture saharienne. Le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels dispense une large gamme de métiers De son côté le Mefp a commencé, depuis deux ans, à ouvrir des sections d'apprentissage dans les métiers de la terre. Il a en effet multiplié la nomenclature des formations dans les métiers de l'agriculture. Et pour preuve, elles étaient 20 en 2007, mais depuis la rentrée 2013 le nombre est passé à 420 métiers. La dernière initiative dans ce sens est incluse dans le programme de formation de la session de février 2015, où le Mfep va consacrer une formation dans le domaine de l'agriculture à Aïn Defla et Khenchela puis dans les régions du Sud, c'est ce qu' a indiqué le ministre, M. Bedoui, en marge de la cérémonie de signature par son secteur d'une convention cadre de partenariat avec l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa), qui s'est déroulée tout dernièrement. Dans ce même contexte il y a lieu de rappeler que le Madr et le Mfep ont signé il y a de cela plus d'une année une convention cadre. Le but visé à travers ce contrat est de mettre à la disposition de l'agriculture les compétences nécessaires à son essor. Sa mise en œuvre repose autour de quatre grands axes. Un premier axe qui s'articule autour des points suivants : le renforcement de l'offre de formation en multipliant les pôles d'apprentissage et les stages pratiques, la promotion des petits métiers et la mise à niveau des compétences qui existent déjà. Deuxième axe : améliorer les compétences des responsables de chacun des deux secteurs. Troisième axe : renforcer l'ingénierie de la formation. Quatrième et dernier axe : création d'espaces de concertation dans le but d'une meilleure coordination entre le Madr et le Mfep. Ces chantiers seront supervisés, comme a tenu à le faire savoir le cadre du Madr chargé du dossier lors d'un point de presse, par un comité de direction qui aura la mission d'évaluer et promouvoir le partenariat entre les deux ministères. «Il ne s'agit plus de faire dans la théorie, mais aujourd'hui nous sommes tenus de passer à la pratique. En fait, il s'agit d'être plus pragmatique si l'on veut que la convention que nous venons de signer puisse aboutir à des résultats palpables sur le terrain. Celui d'offrir des opportunités nouvelles aux jeunes sans diplôme, d'autant plus que le secteur de l'agriculture est un grand pourvoyeur d'emplois», avait déclaré le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels de l'époque. Mais toujours est-il que sur le terrain l'écart continue à se creuser en matière d'offre et de demande dans les métiers agricoles. Pis encore, il s'est accentué ces deux dernières années. C'est à croire que les métiers de l'agriculture n'enregistrent pas d'engouement chez les jeunes malgré la mise en place d'un système de formation plus développé. Et pourquoi ? Selon des cadres du secteur proches du dossier, «de nombreux jeunes, à la recherche de formations, sont convaincus que beaucoup d'emplois agricoles sont proposés dans un cadre informel, non rémunérés comme il se doit, maladroitement encadrés, voire même pas du tout encadrés. Autant de facteurs dissuasifs qui font que souvent les centres de formation se retrouvent avec des effectifs réduits». Un état des lieux des plus inquiétants dans la mesure où la population agricole vieillit et en contrepartie les partants ne sont pas entièrement remplacés, d'une part, et d'autre part ceux qui arrivent manquent d'expérience. Un déficit en la matière qu'il faudra impérativement combler à court terme si l'on veut aller de l'avant dans le secteur. Z. A.