À l'issue de la visite d'Etat effectuée du 12 au 15 janvier en Algérie par le président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, à l'invitation du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, un communiqué conjoint a été diffusé, jeudi dernier, rendant compte des questions bilatérales, régionales et internationales débattues par les deux présidents ainsi que des analyses faites. «Les deux présidents se sont, mutuellement, informés sur les situations internes dans leurs pays respectifs». Dans ce cadre, M. Bouteflika a relevé avec satisfaction les avancées enregistrées au Venezuela. Le Président n'omettra pas d'évoquer l'action et le rôle historique du commandant suprême de la révolution vénézuélienne, le président Hugo Chavez, qui a contribué à l'intégration politique et économique de l'Amérique latine. Après avoir salué les initiatives et réformes internes menées par l'Algérie durant ces dernières années, M. Maduro louera les efforts incessants de l'Algérie pour lutter contre le terrorisme et asseoir la paix et la stabilité dans la région, en Afrique et de par le monde. Les discussions entre les deux chefs d'Etat aborderont par la suite les relations bilatérales et les perspectives de leur approfondissement dans tous les domaines, en particulier celui de l'énergie. Concernant la situation dans leurs régions respectives et dans le monde, MM Bouteflika et Maduro ont noté avec satisfaction leur convergence de vues sur l'ensemble des questions passées en revue. Pour la situation sécuritaire dans la sous-région sahélo-saharienne, le président vénézuélien rendra hommage à l'action et efforts de l'Algérie dans la médiation pour la résolution de la crise politico-militaire qui prévaut dans la région du nord du Mali. À ce propos, il a affirmé son soutien au processus de réconciliation au Mali, sous l'impulsion de la médiation algérienne, et exprimé «son optimisme, au regard des étapes franchies dans le dialogue inclusif engagé à Alger, en juillet 2014, vers la conclusion d'un accord de paix global de règlement du différend inter-malien». Concernant la question libyenne et l'évolution de la situation dans ce pays, M. Maduro rejoint et soutient la position de l'Algérie pour un dialogue inter-libyen, à l'exclusion des groupes terroristes reconnus comme tels. Les deux chefs d'Etat se sont accordés sur les «terribles répercussions que ne manquera pas de provoquer une éventuelle, intervention étrangère dans le conflit libyen, aussi bien pour le pays que pour l'ensemble de la région». Aussi, soutiennent-ils tous les efforts et actions qui sont menés ou à entreprendre pour éviter une nouvelle catastrophe en Libye. La convergence de vues des deux présidents sera également relevée avec le dossier sahraoui. «Les deux présidents se félicitent de la constance de l'engagement des Nations unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable, basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies, ainsi que des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Ils apportent tout leur soutien aux efforts déployés à cet effet par l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. À ce titre, ils ont insisté sur l'importance de la protection des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», note le communiqué. L'Algérie et le Venezuela s'alignent également sur la situation en Palestine. Les deux présidents «ont réaffirmé leur soutien indéfectible aux droits nationaux légitimes du peuple palestinien, y compris celui de disposer de son Etat indépendant et souverain avec comme capitale Al-Qods, et ont condamné toute action visant à hypothéquer les chances d'un règlement négocié de la question palestinienne». S'agissant de l'ONU et de son rôle dans la résolution des conflits et la promotion de la paix dans le monde, les deux chefs d'Etat se déclarent attachés «au renforcement du rôle des Nations unies pour la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde et dans l'instauration de relations internationales équilibrées et justes». À ce propos, ils plaident «pour une représentation équitable au sein du Conseil de sécurité et l'institutionnalisation de relations équilibrées entre le Conseil et l'Assemblée générale au service d'une démocratisation effective de la vie internationale». Enfin, les présidents algérien et vénézuélien ont débattu de la question énergétique qui, avec la chute continuelle des prix du pétrole, s'impose comme le sujet d'actualité incontournable. À ce propos, MM. Bouteflika et Maduro ont souligné le rôle important que devra jouer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «comme force stabilisatrice des prix du pétrole, pour corriger le déséquilibre prévalant sur le marché mondial des hydrocarbures qui affecte la croissance normale de l'économie internationale et les perspectives de développement des pays du Sud». «Les deux présidents sont convenus d'une coordination accrue des efforts des deux pays en vue de réunir les conditions d'un assainissement de la situation du marché pétrolier mondial et d'une rémunération adéquate des exportations de pétrole», indique le communiqué conjoint. R. C./APS