Fin janvier passé, le président Bouteflika avait chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de remettre des lettres à des chefs d'Etat de pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa) afin de se concerter suite à la chute des prix de pétrole. «En marge des travaux du sommet de l'Union africaine (UA), M. Sellal a rencontré des chefs d'Etat de pays membres de l'Appa à qui il a remis des lettres du président Bouteflika, suite à la chute des prix du pétrole», a précisé M. Messahel, ministre en charge des relations africaines, en marge des travaux de ce sommet. Ces lettres avaient été remises aux Présidents du Gabon, de l'Angola, du Congo, de la Guinée équatoriale et du Nigeria. «Le président Bouteflika a pris cette initiative pour permettre aux pays africains de se concerter et de coordonner leurs efforts devant la crise que connaît le marché pétrolier», a encore expliqué Messahel. «Le message (du chef de l'Etat) porte aussi sur les efforts communs africains au niveau des différentes instances internationales chargées de ce dossier afin de permettre une stabilisation des prix du pétrole», a-t-il poursuivi. Cette initiative avait conduit différents ministres dans différentes capitales pour amener les pays producteurs africains à adopter une position commune. Cette démarche a connu l'adhésion d'abord de l'Angola qui a cosigné l'appel. Vendredi, les pays membres de l'Appa ont appelé à Abidjan à une baisse globale de la production de l'or noir afin de stabiliser les cours sur le marché mondial, dont la chute impacte négativement leurs économies, rejoignant ainsi la position algérienne. Au terme de deux jours de réunion, les ministres des 18 pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africain (Appa) ont dans une déclaration finale «soutenu la création d'une plateforme (...) afin de réduire la production pétrolière et de stabiliser le marché pétrolier». Exprimant sa «profonde préoccupation face à la chute des cours du pétrole brut», l'Appa a «exhorté» les pays membres à adhérer à cette initiative lancée par l'Algérie. La chute des cours «met à mal les économies des pays, avec des risques de crise sociale, si elle devait se poursuivre encore longtemps», a déclaré Ousmane Doukouré, un cadre du ministère ivoirien du Pétrole, qui a lu la déclaration finale. «Les prix actuels sont injustes», a déploré le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mashala Saïd, qui assure la présidence de l'Appa. «Nous allons faire part à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au Venezuela et à la Russie des effets néfastes de cette chute sur nos économies», a poursuivi M. Mashala. Les cours du pétrole sur le marché mondial ont perdu environ 60% de leur valeur depuis juin en raison d'une surabondance de l'offre et d'une baisse de la demande mondiale. Le prix du baril était inférieur à 50 dollars jeudi à la clôture sur le New York Marcantine Exchange (Nymex). Créé en 1987 à Lagos, l'Appa compte 18 pays membres, qui détiennent la quasi-totalité des réserves et de la production de pétrole et de gaz du continent. A. E.