Kamel Amghar L'Algérien, quand il s'agit de se déplacer à l'intérieur du pays, a une nette préférence pour le bus. Le transport routier de voyageurs, même si aucune étude n'a été faite à ce sujet, s'adjuge plus de 80% du marché domestique. Le rapport qualité-prix joue un rôle prépondérant dans ce choix. Cette filière a conséquemment connu plusieurs améliorations au cours de dernières années. Les opérateurs privés, concurrence oblige, renouvellent sans cesse leur flotte d'autocars. Des lignes nouvelles sont constamment ouvertes pour étoffer les dessertes inter-wilayas, suburbaines, urbaines et rurales. L'Etat, suivant l'évolution du secteur, a aussi mis en place des gares, des stations et des arrêts de bus avec plus de commodités et de confort. Cependant, la congestion du réseau routier et les embouteillages monstrueux à l'entrée des villes et des agglomérations, notamment aux heures de pointe, pénalisent énormément les usagers qui commencent à se détourner de ce moyen de transport. Il faut ajouter à cela le nombre croissants d'accidents de circulation impliquant des autobus. À Béjaïa, le secteur du transport de voyageurs est quasiment monopolisé par ce segment du voyage routier. Depuis la mise en service de la nouvelle gare routière inter-wilayas en 2010, la qualité de service s'est nettement améliorée. Plus d'une vingtaine de wilayas sont, désormais, joignables en correspondance directe. À destination de toutes les communes de la wilaya, on trouve des autocars en partance chaque quart d'heure. Afin d'étendre ce développement à l'arrière pays, les autorités ont lancé plusieurs autres projets dont la construction d'une gare routière de type B à Akbou, la réalisation de dix stations urbaines, ainsi qu'une étude de deux plans de circulation pour les villes de Béjaïa et d'Akbou. À l'échelon local, des lignes rurales, assurant les liaisons entre les chefs-lieux de commune et les hameaux montagneux, sont fonctionnelles depuis des années. Toutefois, les usagers se plaignent toujours des retards en raison du flux d'automobiles croissants sur les routes. La modernisation du chemin de fer (électrification et dédoublement de la voie ferrée), reliant la wilaya au reste du pays, est perçue comme alternative viable, voire une échappatoire, à cette difficulté. Ce projet structurant, lancé en 2010, est contrarié sur le terrain par l'opposition des riverains qui rejettent le tracé adopté par l'étude. «Tous ensemble nous devons conjuguer nos efforts pour l'intérêt national et l'utilité publique. Il faut libérer les emprises et ôter tous les obstacles», exhorte, en vain, le ministre des Transports lors sa dernière visite dans la région. Le transport aérien a pareillement eu sa part de développement. Des travaux de renforcement et d'extension de la piste ainsi que la modernisation des dépendances de l'aéroport international Soummam-Abane Ramdane ont été lancés. Cette infrastructure devait connaître les travaux d'extension de la piste côté mer sur 800 m, l'extension du parking et la création d'un taxiway de 1 210 m. Au port, la nouvelle gare maritime est aussi en voie d'achèvement. D'une superficie globale de 27 135 m2 (comprenant deux sites, le premier à l'intérieur du port s'étale sur 18 975 m2 et le second à l'extérieur de l'enceinte portuaire occupant une surface de 8 160 m2), la nouvelle gare maritime est réalisée sur trois niveaux pour l'embarquement et le débarquement des voyageurs et des véhicules avec un parking de 250 places. Une étude de faisabilité d'un réseau de tramway pour le chef-lieu de wilaya est également inscrite. Une autre étude est en cours concernant la réalisation d'une ligne téléphérique reliant le centre-ville (El Khemis) au site historique et naturel du mont Gouraya. En attendant la réception de tous ces projets d'équipement, le bus demeure le numéro un incontestable du transport de voyageurs à Béjaïa, en dépit de toutes les contraintes subies (retards et risques élevés d'accidents). K. A.