Photo : Riad Par Wafia Sifouane Fermée longtemps pour des travaux de rénovations, la salle Atlas de Bab El Oued a rouvert ses portes, mercredi dernier, pour une belle et honorable occasion : un gala de charité au profit du peuple de Ghaza. Organisée par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), la manifestation a attiré nombre d'habitants de ce quartier populaire qui voulaient retrouver leur salle. Aux côtés de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, le réalisateur et comédien syrien Abbas Ennouri et nombre de personnalités artistiques algériennes, à l'instar de Sid Ali Kouiret, Chaba Zahouania, Abdou Driassa, Souad Bouali, Fouad Ouemane et Lotfi Double Kanon. Avant le début du gala, prévu à 20h, on a appris que plusieurs artistes programmés seront absents, en l'occurrence Latifa El Arfaoui, l'artiste syrienne Rouaida Attia, l'artiste libanaise Djaheda Wahba ainsi que le Jordanien Omar Abdelat. Un des organisateurs nous confiera que «ces artistes ont confirmé leur présence et que les billets d'avion avaient été pris en charge par l'ONCI, donc les raisons de leur absence sont complètement inconnues». La salle est pleine. Des étudiants, des jeunes, des familles venus tous soutenir une cause et passer une belle soirée. Il faudra attendre une heure encore avant de voir l'animatrice arriver. On observe une minute de silence en hommage aux victimes de Ghaza. Le silence sera rompu par des youyous. Sur scène, trois petites fillettes habillées de blanc interpréteront Nsitek ya dar ahli (je t'ai oublié, maison de ma famille) que le public applaudit chaleureusement. Après le trio, arrive le poète algérien Bouzid Herzallah ,qui lira quelques-uns de ces poèmes dédiés au peuple palestinien. Des jeunes brandissent des drapeaux palestiniens distribués à l'entrée de la salle. Une véritable image de solidarité. Mais l'ambiance tourne lors du passage de la chanteuse égyptienne Ferdousse Abdelhamid. Dès son entrée sur scène, le public commence à chahuter. Des jeunes, depuis le balcon, crient des slogans contre le président égyptien Hosni Moubarak. La chanteuse tente de calmer la foule, mais en vain. Elle quitte la scène désemparée. L'animatrice intervient en catastrophe et demande au public de montrer un peu de respect envers les invités et de les laisser s'exprimer, avant de céder la place au poète égyptien Djamel Bekhit qui déclame ses poèmes. Le public persiste dans son rejet de tout ce qui vient d'Egypte. Mais le poète insiste et arrive finalement à calmer la foule et à se faire entendre. Mieux, il est applaudi. Après cette fausse note, l'artiste algéro-égyptienne Naouel Mechaal monte sur scène et interprète Falestine El Aziza. L'ambiance s'adoucit. Elle sera suivie de Mohamed Boulifa et Souad Bouali. Le rappeur Lotfi Double Kanon, tant attendu, sera le dernier à monter sur scène pour présenter son dernier titre en hommage aux Palestiniens. Son entrée est saluée par le public qui chante en chœur le refrain «Ghaza, Ghaza, djeich Mohamed saoufa yaoud». A la fin, un poète rejoint la scène pour une lecture de poèmes. Mais à la sortie de Lotfi Double Kanon, le public lui emboîte le pas. La salle se vide. Avant son entrée sur scène, Lotfi DK nous confia que c'est dans des moments pareils que l'artiste algérien se sent utile. «Je suis venu pour sensibiliser les jeunes sur une cause humaine. Je ne suis pas venu pour le cachet ou autre chose mais pour faire passer le message», précisera-t-il en ajoutant qu'il a préparé deux chansons sur le thème de Ghaza, en l'occurrence le titre qu'il nous a fait découvrir sur scène et un autre qu'il qualifiera de plus politique. «J'ai écrit un titre sur le conflit entre Hamas et Fatah, c'est un titre très politique», dira-il. Pour sa part, le comédien Sid Ali Kouiret nous révélera qu'un projet est en phase de réalisation. «Nous avons proposé de ramener les enfants palestiniens pour qu'ils soient pris en charge ici en Algérie» dira-t-il. L'artiste égyptienne Ferdousse Abdelhamid dira que l'artiste joue un rôle très important dans ce genre de manifestation.