Sa première sortie sur le terrain, le nouveau ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, l'a réservée à la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Précisément au séminaire sur le marché obligataire qu'elle a organisé, hier, en collaboration avec l'Agence japonaise de coopération internationale. Le séminaire, présidé M. Benkhalfa, en présence de l'ambassadeur du Japon en Algérie, Fujiwara Masaya, a été animé par des experts Japonais en la matière, qui ont présenté l'expérience de leur pays en matière de création d'un marché de la dette. Ils ont aussi, à cette occasion, fait le point sur le rôle des agences de notation, les leçons tirées de la crise financière mondiale et les tendances en matière de régulation financière internationale. Selon le ministre, cité par l'APS, ce séminaire «s'inscrit dans la démarche d'activation du marché financier» algérien. Il a par ailleurs demandé aux dirigeants de la Cosob et autres acteurs concernés d'initier des actions similaires au profit des entreprises publiques et privées. L'objectif, a-t-il poursuivi, est de familiariser ces entreprises avec ce mode de financement et de les sensibiliser sur ses avantages et ses impacts sur les finances de l'entreprise. Notons, dans ce même ordre d'idée, que le président de la Cosob, Abdelhakim Berrah, avait déclaré dernièrement lors d'un séminaire sur le marché financier en Algérie destiné aux experts-comptables, que les entreprises algériennes, notamment publiques, manquent de culture financière. M. Berrah estimera que les systèmes managériaux des entreprises algériennes, qui se limitent à une administration «procédurale et court-termiste», sont défaillants. Le président de la Cosob indiquera à ce propos que l'introduction en Bourse est un processus très compliqué nécessitant un travail en profondeur pour ces entreprises, qui avaient, auparavant, toujours bénéficié d'un financement «assuré» du Trésor public ou des banques. Soulignons que la Cosob a entamé une refonte du cadre juridique régissant l'activité boursière en Algérie. Les réformes portent essentiellement sur la mise en place de mécanismes offrant plus de souplesse et qui favoriseront le développement du marché financier algérien. Parmi les propositions en cours d'étude figurent, notamment, l'assainissement fiscal des entreprises qui veulent s'introduire en Bourse et l'ouverture aux fonds étrangers. Dans ce sens, les conseils d'administration des entreprises où l'Etat est majoritaire font actuellement l'objet d'une refonte. Rappelons, enfin, que la place financière d'Alger compte actuellement quatre titres cotés seulement, à savoir ceux de la chaîne hôtelière EGH El Aurassi, du Groupe Saidal, d'Alliance Assurance et de NCA Rouiba, pour une capitalisation boursière qui ne dépasse pas les 15 milliards de dinars. Un montant qualifié par les experts dans le domaine d'insignifiant par rapport aux potentialités économiques du pays, dont le PIB (produit intérieur brut) est de près de 18 000 milliards de dinars. Z. A.