Inscrire son enfant dans une section sportive n'est pas chose aisée. En ce début de saison, le problème se pose avec plus d'acuité dans les villes à forte concentration démographique où les vieilles infrastructures existantes sont surexploitées et les clubs quasiment saturés. Au niveau de l'école, cette discipline du sport est toujours considérée comme une matière mineure. Faute d'encadrement spécialisé, d'équipements répondant aux normes et de matériel pédagogique nécessaire, le sport à l'école peine à se hisser au niveau requis, malgré la volonté affichée par les responsables du secteur. Le ministère de l'Education nationale promet, à chaque rentrée des classes, de redorer le blason du sport scolaire, mais les résultats concrets tardent à venir. Une convention de partenariat a été même paraphée avec le département de la jeunesse et des sports pour bénéficier de l'expertise de ses cadres et de ses moyens d'accueil. La carence en matière de moyens, le manque de coordination entre les deux parties à l'échelon local et l'absence de suivi et de prise en charge sérieuse du dossier annihilent tous les efforts déployés en haut lieu. Paradoxalement, c'est au niveau des petites communes que l'on trouve plus d'opportunités dans ce domaine. Les terrains de proximité et les aires de jeux, mis en place ces dernières années, ont favorisé la création de plusieurs associations d'amateurs et de ligues sportives de proximité. De petites sections de sports individuels (athlétisme, karaté, judo, badminton) et d'autres collectives (football, volley-ball, handball) ont été créées. Malgré la faiblesse des subventions accordées (APC, APW, DJS) à ces promoteurs bénévoles, des dizaines d'enfants sont pris en formation et d'autres sont déjà «licenciés» et participent à des compétitions locales. Illustration : la réalisation d'un petit centre sportif à Darguina (Béjaïa) s'est immédiatement soldée par la création de trois associations, totalisant cinq disciplines et plus 200 pratiquants. Pour une petite commune où le sport était quasiment abandonné, il s'agit d'une prouesse qui mérite d'être saluée. Dans la localité voisine de Souk El Thenine, la mise en place d'un stade d'athlétisme a vite contribué à l'émergence d'une pépinière de jeunes champions dans diverses spécialités. Des exemples comme ceux-là, il en existe des tas d'autres un peu partout à travers le pays. Ces expériences naissantes doivent être soutenues et élargies. Les communes, qui disposent en principe d'un budget consacré aux sport et à la jeunesse, sont appelées à encourager ce type d'organisations et à l'étendre aux villages et aux petits centres urbains afin d'absorber la demande en amont. Une telle démarche est de nature à atténuer la forte pression qui s'exerce sur les villes et les chefs-lieux de wilaya. L'élargissement de l'implication de la commune ne dispense pas, toutefois, l'école de revoir sa copie. Quels que soient les efforts déployés par les APC et le mouvement associatif, rien ne pourra remplacer le sport scolaire qui est censé toucher tous les enfants et dont la performance est indispensable au mouvement sportif national, mais aussi à la bonne santé publique. En effet, la pratique sportive par les enfants incombe logiquement au système scolaire. L'école ne peut aucunement se soustraire à cette mission fondamentale. K. A.