à l'instar des ministres du gouvernement Ouyahia, très sollicités le premier argentier du pays n'a pas échappé au «harcèlement» des journalistes chargés de la couverture de la clôture de la session d'automne des deux chambres du Parlement. C'est principalement par rapport à la crise mondiale et ses éventuelles répercussions sur notre pays et le blanchiment d'argent que M. Karim Djoudi a été sollicité. Surtout que les prix de l'or noir ne cessent de dégringoler. D'emblée, le ministre des Finances, très rassurant, dira que même avec un baril à 37 dollars, «l'Algérie est en mesure de couvrir son déficit pour trois ans». Il en voudra pour première preuve, la réduction de la dette interne. Il précisera par ailleurs que notre pays fait un peu les frais de la chute du prix du pétrole en raison de la baisse de la demande mondiale. Optimiste, M. Djoudi est presque persuadé que la reprise des cours de l'or noir ne saurait tarder. Elle devrait même intervenir dès l'année prochaine. Insistant toujours sur le fait que l'Algérie reste malgré tout à l'abri de la crise, tout en rassurant sur le proche avenir, il n'a pas caché sa satisfaction quant à la baisse mondiale des prix des produits de première nécessité, au demeurant subventionnés par les pouvoirs publics, tels que le blé dur, le blé tendre et la poudre de lait. Dès lors, la facture alimentaire à l'importation connaîtra une nette baisse. Sur un autre plan et concernant la lutte contre le blanchiment d'argent, le ministre des Finances indiquera que les institutions y travaillent. Notamment la commission de traitement du renseignement financier, présidée par Abdelmadjid Amghar. A la question de savoir si ladite commission (CTRF) appliquait les 49 recommandations du GAFI (groupe d'action financière) au sein duquel l'Algérie a le statut de membre observateur, il nous affirmera que ces recommandations sont universelles. De plus, selon lui, la CTRF travaille en étroite collaboration avec les autres commissions à l'échelle internationale qui ont la même vocation, notamment en matière d'échanges d'informations et de renseignements. Par ailleurs, le premier argentier du pays nous a assuré que l'Algérie était en train de prouver ses compétences en la matière et qu'elle est évaluée par les d'autres institutions internationales, s'agissant de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Toutefois, l'optimisme de M. Djoudi reste démenti par l'absence de l'institution du paiement par chèque, l'existence d'une bourse parallèle de devises et les commerces clandestins qui foisonnent, notamment dans les nouveaux quartiers où de nouvelles constructions ont été érigées.