Christopher Ross a entamé sa tournée par le Maroc, puis est arrivé à Alger où il a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Lors de son séjour dans les camps, M. Ross, annonce-t-on, aura à s'entretenir avec la délégation sahraouie chargée d'assurer les négociations, en sus d'autres responsables du Front Polisario et des ministres de la République arabe sahraouie. Début novembre, déjà, alors que Mohamed VI s'en prenait violemment à l'Algérie dans son discours, comme à l'accoutumée, l'Envoyé des Nations unies se voit signifié l'interdiction de se rendre dans la capitale occupée du Sahara occidental, Laâyoune. Quelques jours après, le porte-parole de Ban Ki-moon répond au royaume chérifien. «Ross a le droit de se rendre au Sahara occidental», a déclaré M. Nisirky lors d'un point de presse quotidien à New York (Etats-Unis). Ceci dit, par «a le droit de se rendre au Sahara occidental», le porte-parole ne fait que rappeler, encore une fois, au Maroc que ce territoire n'est pas sien. Alors que le Maroc reste sur ses positions fermes concernant la question de l'indépendance du territoire occupé du Sahara occidental, l'Algérie continue de soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Sur ce soutien, justement, la position algérienne a été rappelée et renforcée la semaine dernière. La réponse du président de la République était très claire pour qui penserait le contraire, et ce, en recevant, à Alger, le président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz. Le message ne pouvait qu'être clair. Le soutien de l'Algérie à la cause sahraouie ne peut être discuté ou remis en question. L'émissaire onusien se rendra, par la suite, en Europe, où une autre tâche l'attend. Il s'agit, en l'occurrence, de coordonner le programme de coopération entre les deux parties au conflit conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies visant à trouver une solution juste et équitable au conflit. Par ailleurs, l'émissaire de M. Ban Ki-moon réitèrera les positions du SG de l'ONU dans la perspective d'une visite de ce dernier dans la région. Celle-ci est annoncée pour avant la fin de l'année en cours, suite au rapport que son Envoyé aura à lui dressé à la lumière de ses concertations avec les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario) et les pays observateurs (Algérie et Mauritanie). «Le conflit doit connaître un tournant décisif avant la fin 2015», avait insisté, dans son rapport d'avril 2014, M. Ban Ki-moon qui mise sur un véritable engagement de la part du Maroc et du Front Polisario à entamer, sans conditions préalables, les négociations et amorcer une étape nouvelle dans le processus de décolonisation. Soulignons que cette tournée dans la région est la troisième qu'effectue Christopher Ross cette année. En août dernier, dans un rapport urgent, rappelons-le, M. Ban Ki-moon avait imputé au Maroc la responsabilité du blocage des efforts onusiens pour un règlement équitable du conflit sahraoui. Il est revenu dans son rapport sur l'obstruction faite par les autorités marocaines à la prise de fonction de la représentante spéciale du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Kim Bolduc. M. B.