Un tel parcours ne peut que susciter l'admiration des compagnons et forcer le respect des adversaires. Et les deux se sont rejoints dans l'hommage qu'ils ont rendu à Da l'Ho, depuis l'annonce de sa mort, mercredi dernier, usant des mêmes termes et expressions. Dans sa mort, Aït Ahmed a forgé le consensus pour lequel il n'a cessé de se battre durant toute sa vie. Ce consensus se traduit par les nombreux messages et hommages qui arrivent de toutes parts et de tous bords, d'Algérie et de l'étranger. Au siège du Front des forces socialistes (FFS), le parti que Hocine Aït Ahmed a fondé et porté, se sont croisés des personnalités et des représentants de partis et d'organisations qu'aucune table n'a rassemblés depuis longtemps. Divisions et dissensions se sont effacées pour faire honneur à ce grand rassembleur qui n'a cessé de travailler à réduire les différends et rapprocher les extrêmes pour que tous les Algériens se retrouvent sur cette voie du milieu qui les emmènera vers un même objectif : une Algérie en paix avec elle-même et son peuple dont un large échantillon a aussi envahit le siège du FFS, à Alger comme à Tizi Ouzou. De nombreux citoyens se sont déplacés pour partager le deuil et dire leur peine devant la perte d'un homme de cette envergure. Nombreux seront également ceux qui exprimeront leurs hommages sur la Toile, pour que le monde sache ce que Hocine Aït Ahmed fut et ce que l'Algérie a perdu avec sa mort. Le consensus qui s'est cristallisé autour de la personne d'Aït Ahmed, s'est traduit dans la décision du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui lui a rendu un hommage appuyé, de décréter un deuil national de 8 jours. La décision, qui a surpris plus d'un car d'aucun s'attendait à 3 jours de deuil, illustre la dimension nationale d'Aït Ahmed. Da l'Hocine dont la dépouille mortelle sera rapatriée jeudi prochain, aura des funérailles nationales et populaires. Des centaines de milliers de personnes l'accompagneront le lendemain, vendredi, à sa dernière demeure, dans son village natal, At Ahmed, après un hommage à Lausanne (Génève) où il est décédé, et un autre à Alger. La stature d'Aït Ahmed dépasse tout cercle, sphère ou camp. C'est sans doute toute la grandeur de son œuvre, à la réalisation de laquelle il a sacrifié vie et famille. Et il la laisse en héritage à tous ceux qui s'y identifient, pas seulement au sein de son parti... H. G.