Agenda très chargé pour l'année 2016, réformes politiques et économiques obligent. Et c'est la révision de la loi fondamentale du pays qui inaugure l'année. D'ici le mois de février, la nouvelle Constitution sera adoptée, par voie parlementaire ou référendaire, et c'est elle qui posera les jalons d'une nouvelle Algérie. Tel est le grand enjeu. Des textes de nouvelles lois suivront. Ils porteront sur le fonctionnement des institutions, les partis politiques, les élections...jusqu'à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Durant toute l'année 2015, il y a eu des changements et des remaniements profonds qui ont imposé une nouvelle configuration politique et économique dans le pays. La finalité étant d'aller justement vers la nouvelle Constitution. Cette année 2016 connaîtra davantage d'évènements et d'accélération dans leur déroulement. L'avant-projet de révision de la Constitution a été validé le 28 décembre dernier, lors d'un conseil restreint présidé par le président de la République. Dans quelques jours, le même texte sera examiné en Conseil des ministres et transmis au Conseil constitutionnel pour voir si les amendements introduits ne portent pas atteinte aux «principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'Homme et du citoyen, ni n'affectent d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions». Une fois l'accord du Conseil constitutionnel, les services de la présidence de la République reprendront attache avec les personnalités et les partis politiques, de même que les associations, qui ont été consultés en 2014 pour son élaboration. En fait, tous ceux qui ont pris part aux consultations et ceux qui ont décliné l'invitation d'Ouyahia. Et par le biais de la presse (diffusion du texte par les journaux de la presse écrite et autres), ce seront tous les Algériens qui pourront accéder au contenu pour s'informer et aussi prendre position. Un agenda très chargé, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'avait clairement indiqué dans le communiqué sanctionnant les travaux du dernier Conseil des ministres de l'année 2015. C'est à cette occasion que le président a évoqué «la révision de la Constitution qui interviendra dès le début de l'année», et des textes qui «en découleront, visant à faire progresser l'Etat de droit». Un précédent communiqué de la présidence de la République, à l'issue des travaux du Conseil restreint consacré à ce projet de révision constitutionnelle, annonçait des «progrès notamment dans la consolidation de l'unité nationale autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles, dans la promotion des droits et libertés des citoyens et le renforcement de l'indépendance de la justice». Aussi, le nouveau texte «permettra des avancées dans l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs, de l'accès de l'opposition parlementaire aux moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel». Autre grande attente de la nouvelle loi fondamentale du pays, «la dynamisation des institutions constitutionnelles de contrôle, au service de la transparence dans les domaines économique, juridique et politique de la vie nationale et la mise en place d'un mécanisme indépendant renforcé et de surveillance des élections au service de la démocratie pluraliste». Il s'agit là de changements profonds, réclamés justement par l'opposition et d'autres parties. Le chef de l'Etat cède à la demande de cette même opposition et ceux qui expriment les mêmes doléances. Tout cela sera donc contenu dans la nouvelle Constitution et, pour une mise en application juste et efficace, il faudra mettre en place les textes d'application qui conviennent. Beaucoup de travail pour tous, surtout qu'il faudra gérer les réactions des uns et des autres. Raison pour laquelle, dans le même communiqué sanctionnant les travaux du dernier Conseil des ministres de l'année 2015, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement d'intensifier la communication institutionnelle. «Le président de la République a invité le gouvernement à intensifier la communication institutionnelle, de sorte à expliquer à l'opinion publiques la réalité des mutations engagées ou à venir, qui ne remettront nullement en cause la souveraineté nationale sur l'économie du pays, ni ne prédestineront les entreprises stratégiques au désengagement de l'Etat, et que l'opinion nationale soit assurée également que ces mutations ne remettront pas en cause l'option de la solidarité et de la justice sociale», indique le communiqué. K. M.