Photo : S. Zoheir Par notre envoyée spéciale à Tamanrasset Karima Mokrani S'étendant sur une superficie globale de 557 906 km2, répartie sur dix communes (Abalessa, Foggaret, Ezzoua, Idles, In Amguel, In Ghar, In Guezzam, In Salah, Tamanrasset, Tazrouk et Tin Zaouatine), la wilaya de Tamanrasset représente, à elle seule, le quart du pays. Un grand espace de désert, plein de charme et de magie mais qui n'est pas sans faire subir certaines contraintes à ses habitants, actuellement au nombre de 200 000 âmes. Des contraintes liées principalement au problème d'éloignement. «Tamanrasset, c'est très grand !» : des mots qui renseignent sur les difficultés d'accès à ces zones éparses, séparées de plusieurs kilomètres l'une de l'autre. Certes, de grands projets y sont en cours dans différents domaines de la vie sociale et économique, changeant ainsi tout le visage de la région et avec elle celle de toute l'Algérie et suscitant à la fois l'intérêt et la curiosité de l'étranger mais la mise en œuvre n'est pas une sinécure. Et ce, malgré l'importance des moyens matériels et humains déployés dans le cadre du programme de relance économique. L'éloignement constitue donc un handicap de taille pour l'accélération des projets en cours. C'est le cas justement du raccordement des foyers au réseau du gaz de ville qui n'est que de 12% actuellement et seulement pour la région de Aïn Salah, distante de 685 km du chef-lieu de wilaya. «Ils sont en train de faire les travaux pour le raccordement des foyers au gaz de ville. Pour le moment, nous utilisons le gaz butane», raconte une habitante de la ville de Tamanrasset sans se plaindre le moins du monde. «Nous nous y sommes habitués. L'essentiel pour nous est que les bouteilles de gaz butane soient toujours disponibles», poursuit-elle. La jeune femme qui trouve la chose normale évoque un autre problème : l'alimentation en eau potable. «Nous achetons l'eau dans des citernes à raison de 600 DA à 1200 DA», dit-elle, là encore, sans sourciller. La jeune femme affirme son optimisme : «Ils ont lancé un grand projet d'alimentation de toute la wilaya en eau potable (transfert des eaux de Aïn Salah vers Tamanrasset). Des entreprises chinoises s'en chargent.» Aussi, en ce qui concerne l'approvisionnement en gaz de ville, la direction régionale de distribution de Tamanrasset prévoit d'amener le taux de raccordement à 82% d'ici quelques années, une fois le programme de développement de production (DP) achevé. D'autres projets sont à l'actif de l'entreprise Sonelgaz pour améliorer l'approvisionnement en électricité qui atteint aujourd'hui 95%. Ces projets consistent en la réhabilitation des réseaux électriques, la restructuration des lignes, l'augmentation des puissances des postes saturés, pour un montant d'investissement de 113 164 KDA, en 2007, et 150 923 KDA en 2008. Celui accordé pour l'activité exploitation gaz est de l'ordre de 1275,5 KDA en 2007 et 2060 KDA en 2008.