A moins d'une offre d'achat venant d'intérêts étrangers, il paraît pour le moins probable que le club de Marseille retrouve son clinquant d'il y a quelques années «La blonde veut la tête de Labrune», c'est le jeu de mots à un centime martelé par les journalistes sportifs français évoquant en boucle la crise qui lamine l'Olympique de Marseille. La cité phocéenne réputée par les galéjades décernés aux plus illustres de ses représentants notamment dans le domaine du cinéma et le théâtre a de quoi alimenter et la rumeur et les plus vraies des informations sur une équipe de football qui assure pratiquement tous les équilibres qui font une société. De l'emploi et subséquemment le chômage aux grandes vacances en passant par la politique. La blonde c'est bien entendu Maragarita Dreyfus, propriétaire du club et Labrune en est le président. Ce dernier a eu à constater au cours de la soirée de dimanche lors du match opposant les Marseillais aux Bordelais et qui s'est terminé sur le score nul de (0-0) alors que Mandanda et ses coéquipiers devaient au moins et pour une fois prendre les trois points au Vélodrome pour mieux respirer et remettre sine-die les risques d'une relégation en deuxième division. Avec ce résultat de fin de partie, voire bien avant Vincent Labrune a été vivement conspué en plus de faire la rime des chants crus des supporteurs du club phocéen réclamant son départ et refusant de quitter les travées du stade malgré la très forte présence jusque dans le carré vert des CRS qu'ils affronteront à coup de pierre et essuyant au passage une jet nourri de gaz lacrymogène. Pris en otages dans les vestiaires, les joueurs n'ont pu quitter le stade qu'après minuit. En fait, les séquences, quoi que livrées parcimonieusement par les médias qui veulent éviter le contrecoup d'une publicité gratuite au profit de l'usage de la violence dans les stades et l'effet boule-de-neige que celles-ci pourraient avoir sur d'autres supporteurs de clubs en difficulté, ont quand même montré des spectateurs prisonniers d'évènements pour lesquels ils n'étaient en rien engagés puisqu'ils n'étaient que venus suivre une rencontre de football. Mais aussi une réalité qui semble préfigurer désormais une rupture irréversible du peuple marseillais avec une équipe qu'il adule depuis des décennies et ce à la limite de la dévotion religieuse. Comme un malheur ne vient jamais seul et en plus donc des déboires interminables de l'Olympique de Marseille, le scandale des «Panama Papers» a également contribué à jeter de l'huile sur le feu dans la mesure où la famille Dreyfus faisait partie des richissimes personnalités épinglées. D'où des banderoles plutôt tragicomiques telles que ces messages adressés à Margarita Louis Dreyfus «Mets les dollars ou casse-toi – Bouffe ton héritage si tu veux, mais loin de nous (MLD est Russe) – A vous le caviar et le champagne, à nous les matraques et les interdictions de stade». Tragicomique, la situation ne pouvait être autrement perçue puisque les supporteurs marseillais ont accompagné leurs encouragements durant le match de la musique de la série britannique burlesque Benny Hill. En fait, les téléspectateurs algériens qui, face à leur écran, ont suivi la très mièvre rencontre entre Marseillais et Bordelais n'auront certainement pas été très surpris puisque les scènes livrées lors du match à partir des tribunes et gradins ne dépareillaient en rien avec celles auxquelles ils se sont habitués à travers les différents stades algériens notamment dans les rencontres opposant des formations en course pour un titre, en crise ou seulement en difficulté passagère. Conclusion : à moins d'une offre d'achat venant d'intérêts étrangers, il paraît pour le moins probable que le club de Marseille retrouve son clinquant d'il y a quelques années, quant à sa popularité au sein du peuple marseillais, les responsables du club qu'ils soient nouveaux ou en encore en activité ont bien des raisons de patienter. Les dégâts ont été immenses cette année. Pour preuve, l'OM n'a encore gagné aucun match sur sa pelouse tout au long de la saison et, sans être phénoménal puisque le club est menacé de relégation, le nombre de points amassés en déplacement a été de loin supérieur. Enfin, même sur le plan politique, le déclin de l'équipe phocéenne va certainement déteindre sur les hommes du sérial et peu importe les obédiences puisque tout le monde y trouve un réservoir de voix inégalables. A. L.