Multi-instrumentiste (il en pratique une vingtaine), il s'est forgé une aura de créateur ambitieux, éclectique, et une réputation scénique hors pair, en affectionnant en concert les danses, les solos, de même qu'en valorisant ses musiciens Le monde de la musique est endeuillé suite au décès de Prince, chanteur, guitariste, claviériste, bassiste, batteur, danseur, producteur et auteur-compositeur américain, mort jeudi dernier, à l'âge de 57 ans, dans des circonstances mystérieuses. Prince avait révolutionné le monde de la musique tant pas son génie créatif prolixe que par le fait d'avoir défié les grandes maisons de disques. La nouvelle de la disparition du dandy anticonformiste, qui a marquée des générations de fan avec des titres aussi puissant que Purple rain, Kiss et Crearm a circulé tel une trainée de poudre, après son annonce par le site d'information sur les célébrités TMZ. Sa mort a été annoncée officiellement par sa porte-parole Yvette Noel-Schure, qui a déclaré que «c'est avec une profonde tristesse que je confirme que le légendaire interprète, Prince Rogers Nelson, est mort dans sa résidence de Paisley Park ce matin» sans donner plus d'informations sur la cause de sa mort. Dans les faits Le chanteur a été retrouvé inconscient dans un ascenseur des studios d'enregistrement installés à Paisley Park, près de sa ville natale de Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis, a annoncé la police locale. L'enquête suit toujours son cours. Tel un écho à sa sublime chanson Sometimes It Snows in April, de l'album Parade publié en mars 1986, la nouvelle à souffler un froid glacial dans le monde de la musique et auprès de ses millions de fans qui ont exprimé spontanément leur tristesse sur les différents réseaux sociaux. Surnommer le «Kid de Minneapolis» est considéré comme l'un des plus grands innovateurs dans la musique, surclassant même le King Michael Jackson. Jouant de plus d'une vingtaine d'instruments, danseur, chanteur, producteur, il avait révolutionné la musique, en mélangeant tel un alchimiste les riffs de guitare, la poésie des paroles et les rythmes funk. Sa carrière a été marquée par la sortie d'une trentaine d'album en quarante ans et vendu environ cent millions de disques, selon le magazine Forbes. Son plus gros succès commercial est la bande originale du film Purple Rain, dans lequel il joue le rôle titre, publiée en 1984 et vendue à vingt millions d'exemplaires. Il est également l'auteur des chansons du film Batman de Tim Burton. Le morceau phare de Sinéad O'Connor, Nothing Compares 2 U, est aussi une composition de Prince. Multi-instrumentiste, il en pratique une vingtaine, il s'est forgé une aura de créateur ambitieux, éclectique, et une réputation scénique hors pair, en affectionnant en concert les danses, les solos, de même qu'en valorisant ses musiciens. Du haut de ses 1m 60 mais avec une personnalité surdimensionnée, était une véritable bête de scène, au style dandy et jouant sur l'androgynie. Le musicien lauréat de sept Grammy Awards et d'un Oscar pour la chanson Purple Rain, vivait toujours en périphérie de Minneapolis. Alors qu'il avait commencé une série de concerts, il avait aussi annoncé le mois dernier qu'il allait publier ses mémoires, dont son éditeur prédit qu'elles seront «anticonformistes». Réalisé après l'énorme succès de Purple Rain, son album de 1984, Paisley Park était devenu son centre de création. L'ensemble comprend des studios, une salle de concert et une chambre forte pour ses enregistrements originaux dont de nombreux titres inédits. Prince n'aura pas simplement légué une œuvre inclassable et protéiforme, il a également été la première star mondiale à croiser le fer avec les grands majors musicaux pour conquérir sa liberté commerciale et artistique. A l'annonce de la mort de Prince, le président américain Barack Obama, a déclaré : «Aujourd'hui le monde a perdu une icône créatrice. Prince a tout fait. Funk. R&B. Rock and roll. C'était un instrumentiste virtuose, un brillant chef de groupe, un interprète fabuleux.» Le président américain a ajouté que «peu d'artistes ont autant influencé le son et la direction de la musique populaire, ou touché autant de gens de leur talent». En quelques heures, l'annonce de la mort de Prince a généré plus de huit millions de tweets dans le monde depuis jeudi soir, un score énorme, selon Visibrain, la plateforme de veille Twitter. Parmi les dizaines de stars qui se sont exprimées sur les réseaux sociaux, l'acteur Will Smith raconte avoir parlé à Prince la nuit précédant sa mort, évoque «un magnifique poète, une inspiration authentique». L'ancien Beatle Paul McCartney a quant à lui tweeté : «Fier d'avoir passé le nouvel an avec lui, a twitté. Il semblait aller bien et a interprété avec brio sa musique funk ». Les plus grands noms de la musique et des arts se sont émus aussi en cœur sur les réseaux sociaux. Madonna a encensé un «vrai visionnaire qui a changé le monde», se disant «effondrée par sa mort » Mick Jagger, chanteur des Rolling Stones, a confié à l'annonce de sa mort «être profondément choqué» qualifiant Prince «d'artiste au talent infini». Des fêtes spontanées à sa mémoire faisaient éruption dans les rues de New York comme devant chez le réalisateur Spike Lee, ou ailleurs aux Etats-Unis. Le chanteur de U2 Bono lui a rendu un bel hommage, en déclarant : «Je n'ai pas rencontré Mozart, je n'ai jamais rencontré Duke Ellington ou Charlie Parker, je n'ai jamais rencontré Elvis. Mais j'ai rencontré Prince.» Hier, les hommages continuaient d'affluer du monde entier, dans sa ville natale, des milliers de fans se sont rassemblés pour danser dans le club où Prince avait enregistré la version filmée de Purple Rain. Un pont de Minneapolis a été inondé de lumière pourpre, et le New Yorker illustrait la Une de son édition de lundi d'une pluie de gouttes lavande et iris sur fond violet. À l'annonce de sa mort, Whoopi Goldberg, a écrit : «C'est ce qu'on entend quand les colombes pleurent.» La pop-star Katy Perry avait été l'une des premières à réagir en écrivant : «et tout d'un coup... le monde a perdu beaucoup de sa magie. Repose en paix Prince! Merci de nous avoir tant donné». Repose en paix, l'artiste les colombes pleurs ton dernier baiser. S. B./Agences