De Mistura a appelé la Russie et les Etats-Unis, parrains de la trêve entrée en vigueur le 27 février, à prendre une initiative pour la remettre en selle. Les occidentaux se sont soudain souvenus d'Alep en critiquant le fait que l'armée syrienne avance pour récupérer la ville et ses environs. Les dégâts humains et matériels induits par cette opération sont automatiquement imputés à l'armée syrienne alors que les groupes armés comme ceux d'Al-Nosra tentent de «résister» en prenant en otage la population civile L'armée syrienne se prépare à lancer une offensive pour récupérer la ville d'Alep, et sa province, tombée entre les mains des groupes armés depuis quatre ans. «Il est temps de lancer la bataille pour la libération complète d'Alep», écrit jeudi le journal syrien Al-Watan. «Ce n'est pas un secret que l'armée syrienne et ses alliés ont préparé cette bataille décisive pour purifier Alep des terroristes», assure le journal. La ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, a connu jeudi sa journée la plus meurtrière en une semaine avec 53 civils tués dans des bombardements. Des civils pris en otage par les groupes armés. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est dit très préoccupé par la situation dans cette ville où les bombardements ont fait plus de 200 morts et des centaines de blessés en une semaine. Alep, deuxième ville de Syrie, est divisée depuis 2012 entre les quartiers ouest récupérés par l'armée et les quartiers est sous contrôle des groupes armés. De Mistura a appelé la Russie et les Etats-Unis, parrains d'une trêve entrée en vigueur le 27 février, à prendre une initiative pour la remettre en selle. Les occidentaux se sont soudain souvenus d'Alep en critiquant le fait que l'armée syrienne avance pour récupérer la ville et ses environs. Les dégâts humains et matériels induits par cette opération sont automatiquement imputés à l'armée syrienne alors que les groupes armés comme ceux d'Al-Nosra tentent de «résister» en prenant en otage la population civile. «La Russie a une responsabilité urgente pour faire pression sur le régime pour (...) qu'il arrête de s'en prendre aux civils, aux bâtiments médicaux et aux secouristes, et qu'il respecte pleinement le cessez-le-feu», a affirmé le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Pour le Comité international de la Croix-Rouge, Alep est désormais «aux portes d'un désastre humanitaire». La pression des Occidentaux revient de plus belle au travers des médias. L'ONU a averti jeudi que des centaines de milliers de Syriens risquaient de ne plus pouvoir recevoir d'aide d'urgence si les combats se poursuivaient. Selon Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail humanitaire, des convois d'aide ont pu être acheminés dans plus de 52% des zones assiégées, ce qui a permis d'accéder à 255 000 personnes. Mais 905 000 personnes ne peuvent toujours pas être visitées par les agences d'aide, a-t-il regretté. Le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a pressé la communauté internationale de sauvegarder le cessez-le-feu en Syrie afin de «mettre fin à des souffrances massives». La tragédie dans ce pays, qui est entré dans sa sixième année, a fait plus de 270 000 morts et poussé la moitié de la population à quitter son foyer. R. I.