Photo :Sahel On s'en souvient, il y a deux ans ou presque, l'Afrique du Sud, une puissance économique régionale, rationnait l'énergie électrique parce qu'elle n'en produisait pas assez. Elle n'était pas, en tout cas, la seule dans ce cas. L'Algérie recourait au délestage, un précédent détestable. Le rationnement de l'énergie électrique renvoie, de fait, à la question de l'investissement et de la production de l'électricité, dans le secteur de l'énergie de manière générale. L'Algérie a engagé depuis quelques années, des investissements massifs dans ce secteur. Est-ce suffisant pour couvrir les besoins nationaux en énergie ? Ne bénéficiant pas de subventions de l‘Etat, le groupe Sonelgaz a demandé, pour les besoins de ses investissements justement, que le gouvernement revoit la structure des tarifs de l'électricité, une requête qui lui a été soumise, mais demeurée sans suite pour l'heure. Ce qui est fort probable, cependant, c'est que la révision des tarifs pourrait être décidée en 2010. En attendant, l'opérateur public essaye de se débrouiller comme il peut. Aussi, il a lancé, début 2008, un emprunt obligataire; et levé trente milliards de dinars répartis en six millions d'obligations vendues. L'opération a pour objectif de soutenir les programmes d'investissement engagés ou à venir. Elle a suscité l'intérêt des petits porteurs. Contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de pays développés, la petite épargne en Algérie est une nouvelle culture. Chiffre à retenir, le programme de financement tracé par le groupe Sonelgaz pour 2008 nécessite un investissement de l'ordre de 187,5 milliards de dinars, financé à hauteur de 30 milliards de dinars, issus du présent emprunt obligataire, de 35 milliards de dinars en fonds propres de Sonelgaz, de 30,5 milliards pourvus par l'Etat, de 11 milliards qui représentent la participation des clients aux travaux de raccordement aux réseaux de gaz, et de 81 milliards de dinars assurés par des crédits bancaires. Le groupe prévoit, pour 2009, 125 milliards de dinars d'investissement. L'emprunt en question, outre le fait qu'il contribue à redynamiser le marché boursier et les opérations financières, reflète «la volonté» de Sonelgaz de «s'orienter» continuellement vers le marché financier local et de s'inscrire durablement sur le marché des obligations. Le groupe Sonelgaz n'est pas le premier à avoir lancé pareille opération, Air Algérie, par exemple, l'avait fait, trois ans auparavant. La Sonelgaz est une société par action (SPA). Elle vient de parachever son processus de filialisation. L'engineering et les systèmes d'information et de l'immobilier étaient les derniers métiers à être filialisés. Le groupe, tout en consolidant sa position sur le marché local, est tourné vers l'extérieur. Avec l'Office national de l'électricité du Maroc (ONE), il a conclu, il y a un an, deux contrats de transit et d'échange d'énergie. Le premier autorise Sonelgaz à faire transiter de l'électricité algérienne dans le réseau marocain pour la vendre sur le marché espagnol, envisageant d'exporter 1 000 mégawatts.