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Dans un discours inhabituel, Mohamed VI tend la main à l'Algérie Insistant sur l'ancrage du Maroc en Afrique, sa solidarité avec les migrants et la lutte contre le terrorisme
Le roi du Maroc, Mohamed VI, a souhaité un «engagement et une solidarité sincère» avec l'Algérie, réaffirmant aussi l'engagement de son pays en faveur de l'Afrique et des migrants sub-sahariens. Dans son discours à la nation, prononcé à l'occasion du 63e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, Mohamed VI a également fait de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme une priorité. Le roi du Maroc, Mohamed VI, a souhaité un «engagement et une solidarité sincère» avec l'Algérie, réaffirmant aussi l'engagement de son pays en faveur de l'Afrique et des migrants sub-sahariens. Dans son discours à la nation, prononcé à l'occasion du 63e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, Mohamed VI a également fait de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme une priorité. Le Roi du Maroc a commencé par affirmer que la célébration des événements historiques sert à «méditer les valeurs et les principes qui ont inspiré aux générations précédentes la volonté de construire le présent et d'aborder l'avenir» avant d'enchaîner sur l'ancrage du Maroc «à son environnement maghrébin et africain». Cet ancrage est historique, selon Mohamed VI qui a tenu à rappeler l'étape de «coordination et de solidarité entre les Chefs de la Résistance marocaine et le Front de libération nationale algérien» affirmant que «la résistance marocaine a apporté son soutien matériel et moral à la Révolution algérienne, en butte à une campagne violente engagée à son encontre par les forces coloniales qui entendaient la réduire à néant avant même qu'elle ne fête son premier anniversaire. Ce soulèvement et cette solidarité ont contribué à redonner vie à la Révolution algérienne. Tant et si bien qu'à terme, les deux pays ont joué un rôle majeur dans la libération et l'indépendance de l'Afrique». Revenant au présent et reconnaissant subtilement l'existence de tensions avec l'Algérie, le Roi affirme qu'«au regard des circonstances que traversent les peuples arabes et la région maghrébine, nous avons besoin plus que jamais de cet esprit de solidarité pour pouvoir relever les défis communs en matière de développement et de sécurité». Il exprime ensuite clairement son vœu en disant que «nous aspirons donc au renouvellement de cet engagement et de cette solidarité sincère qui unit depuis toujours les peuples algérien et marocain, afin de continuer à œuvrer ensemble, avec sincérité et de bonne foi, pour servir les causes maghrébines et arabes et pour relever les défis qui se posent au continent africain». Le discours de Mohamed VI exprime certes une main tendue du Maroc pour renouer des relations avec l'Algérie sur de nouvelles bases. Ce qui reste pour le moins très surprenant puisque le Roi n'avait jamais manqué une occasion pour lancer des piques à l'adresse de son voisin. D'ailleurs pas plus tard que le 30 juillet dernier, à l'occasion du 17e anniversaire de son accession au trône, le Roi du Maroc s'est une nouvelle fois livré à des critiques voilées à l'encontre de l'Algérie. Du côté algérien, le président Bouteflika se contente, comme à son habitude, d'envoyer des messages de félicitations laconiques sans aucune allusion. C'est d'ailleurs le cas pour ce 63e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple où le Chef de l'Etat n'a pas manqué d'adresser un message de vœux et de félicitations au souverain marocain dans lequel il a exprimé sa volonté d'œuvrer, avec lui, à la promotion des relations bilatérales, réaffirmant sa détermination à consolider les liens d'amitiés entre les deux peuples. La question qui s'impose est celle de savoir s'il ne s'agit pas là d'une nouvelle manœuvre marocaine au moment où ce pays aspire à réintégrer l'Union africaine en exigeant l'exclusion du Sahara occidental. Le Maroc avait quitté l'Union africaine en 1984 pour protester justement contre l'admission de la République sahraouie proclamée. Il s'étale aujourd'hui, au moment où l'Union doit se prononcer sur sa demande de réintégration, sur l'engagement du Maroc en faveur de l'Afrique. Le Roi déclare «notre décision concernant la réintégration par le Maroc de sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle continentale, n'est que l'illustration de cet engagement d'aller de l'avant pour faire prévaloir les Causes qui sont celles de ses peuples» car ajoute le Roi « l'Afrique, pour le Maroc, c'est bien davantage qu'une appartenance géographique et des liens historiques. Elle évoque, en vérité, des sentiments sincères d'affection et de considération, des liens humains et spirituels profonds et des relations de coopération fructueuse et de solidarité concrète. Elle est, somme toute, le prolongement naturel et la profondeur stratégique du Maroc». Encore mieux, le Roi est convaincu que «l'intérêt du Maroc, c'est aussi l'intérêt de l'Afrique» et que «le progrès et la stabilité sont partagés ou ne sont pas». Mais l'intérêt du Maroc s'oppose déjà avec l'intérêt d'un autre pays africain à savoir le Sahara occidental qui aspire depuis des dizaines d'années à recouvrer son indépendance. Le Roi ne manquera pas également de souligner la «politique solidaire et authentique» de son pays pour accueillir les migrants sub-sahariens, avec de nombreuses régularisations accordées avec «hospitalité, bienveillance et cordialité», selon lui. Il revient enfin sur le terrorisme au moment où des Marocains binationaux sont impliqués dans plusieurs attaques perpétrées sur le sol français et en Belgique, pour rappeler que les Etats dans le monde entier devraient combattre la confusion faite entre Islam, immigration et terrorisme. Evoquant les difficultés endurées par la communauté marocaine à l'étranger, le Roi insiste sur la perversion de l'image de l'Islam affirmant que «les terroristes qui agissent au nom de l'Islam ne sont pas des musulmans». «L'islam est une religion de paix (…) Nous sommes tous visés (...) Face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes les formes», a conclu le roi Mohamed VI. H. Y.