Un rhume, une grippe, des douleurs abdominales ou une migraine et le centre de soins s'impose comme premier recours. On tente le plus possible de ménager le budget familial en évitant les consultations payantes, et de faire l'économie d'un déplacement vers une infrastructure hospitalière. Le constat est vieux. Les dispensaires, comme on les appelait autrefois –l'appellation est d'ailleurs usitée chez certains– répercutent chaque jour l'incapacité de ceux qui ont notre santé en charge à en faire leur affaire. Le secteur est longtemps resté à la traîne, et ces centres de soins laissés à l'abandon, évoluant à contre-courant des besoins sanitaires de la population. Tant et si bien que, parmi le personnel médical et paramédical qui y est affecté, il en existe peu qui prennent leur mission à cœur. Mais la bonne volonté ne suffit pas, et les obstacles liés au manque de moyens peuvent freiner les plus consciencieux. Ces structures qui n'ont pas toutes été conçues à la mesure de la demande et qui ne répondent pas, pour un certain nombre d'entre elles, au standard requis ont toujours fonctionné de manière archaïque avec des équipements, eux aussi, archaïques et un personnel pas toujours adapté et manquant cruellement de moyens humains et matériels adéquats. L'image offerte par certains dispensaires, promus injustement en polycliniques, reflète le laisser-aller dont le secteur de la santé a longtemps souffert. Les choses pourraient aller vers une amélioration avec la nouvelle carte sanitaire qui met en place des établissements publics de santé de proximité (EPSP) en vue de rapprocher les structures de santé du citoyen. Mais seulement dans le cas où le décret portant création de ces établissements est réellement mis en application sur le terrain. Ce qui n'est pas gagné, vu la réticence au changement qui est une seconde nature. Certaines polycliniques offrent d'ores et déjà un meilleur aspect et de meilleures prestations. D'autres abritent des travaux de réhabilitation et d'embellissement, ce qui ne peut que plaire aux citoyens dont le souhait est que le reste suive. C'est-à-dire le renforcement de leur établissement en différentes spécialités et sa dotation en équipements performants. Et plus que tout, sommes-nous tentés de dire, un changement des mentalités au sein du personnel médical et paramédical. R. M.