L'intégration des énergies renouvelables (EnR), notamment le photovoltaïque et l'éolien, dans le développement de l'industrie locale à forte valeur ajoutée constitue une voie d'avenir pour relever le défi de la sécurité énergétique mais aussi de l'accès à l'énergie. C'est ce qu'a tenu à souligner hier à Alger, le ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa, qui intervenait, dans le cadre de la tenue du Forum africain d'investissements et d'affaires à la plénière énergie sur la thématique : «L'énergie de demain : œuvrer et innover ensemble pour la sécurité et la diversification énergétique». M. Bouterfa a saisi cette occasion pour exposer l'expérience de l'Algérie dans le domaine des EnR. «L'Algérie s'est fermement engagée dans les EnR, et ce, grâce à la mise en œuvre d'un programme national qui vise une capacité de production de l'électricité verte notamment d'origine solaire de 22 000 MW à l'horizon 2030 voir 2040», a-t-il fait savoir, en soulignant que ledit programme constitue «un vecteur» de croissance de l'économie nationale. Des centrales d'une capacité de 350 MW en solaire photovoltaïque, a-t-il rappelé, à ce titre, sont déjà mises en service. Le ministre de l'Energie a, à ce propos, annoncé le lancement dès le début de l'année 2017, d'un appel d'offres pour la réalisation d'une capacité supplémentaire de 4000 mégawatts (mW) en énergies renouvelables. «Il reste à présent à solutionner le problème de financement des équipements énergétiques en Afrique notamment pour promouvoir les énergies renouvelables», a-t-il indiqué. Selon lui, l'approche la plus appropriée pour les énergies renouvelables en Afrique est celle de programmes portés par les Etats et impliquant tous les intervenants dans le secteur. «Cette approche doit inclure les groupe internationaux spécialisés dans la production des équipements énergétiques pour accompagner les industries sous-traitantes locales». Aux yeux de M. Bouterfa, l'émergence de petites et moyennes entreprises dans le domaine des énergies renouvelables est un indice de développement économique pour les pays africain, d'où, selon lui, la nécessité de trouver les moyens permettant d'assurer suffisamment le financement des projets visant un meilleur accès à l'énergie par les populations africaines. De son côté, le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Amadou Hott, a observé qu'il était difficile de financer les projets d'interconnexions d'électricité en Afrique par les banques privées en raison de la très faible rentabilité de ces projets. Pour sa part, le président de l'association Energie pour l'Afrique et ex-ministre français, Jean-Louis Borloo, a souligné que l'amélioration de l'accès des populations africaines à l'énergie constituait un vecteur de stabilité et de prospérité économique et social pour le continent. Il a ainsi appelé les Européens à contribuer à hauteur de 3,5 milliards d'euros/an dans le financement des projets énergétiques au profit des pays africains les plus pauvres. B. A. Partenariat algéro-soudanais pour l'installation de 53 systèmes solaires d'irrigation de 75 KW Une alliance comprenant un projet d'un montant de 2,7 millions de dollars pour l'installation de 53 systèmes solaires d'irrigation de 75 KW a été scellée hier à Alger, en marge du Forum africain d'investissements et d'affaires, et ce, entre Mohamed Chikaoui, le P-dg d'Ettarkib (filiale de Sonelgaz, spécialisée dans le montage des centrales électriques) et son homologue soudanais du groupe Al Salma, en présence du P-dg de Sonelgaz et du ministre de l'Energie Nourredine Bouterfa. Le projet démarrera au mois de janvier prochain, selon le P-dg d'Ettarkib. Une extension du projet pour l'installation de 500 systèmes solaires est prévue dans un avenir proche, a indiqué pour sa part le P-dg du groupe Sonelgaz, Mustapha Guitouni. «Nous allons commencer avec ce contrat de 2 millions de dollars dans le domaine des énergies renouvelables et à l'avenir ce sont 500 stations de ce type qui seront installées au Soudan», a déclaré M. Chikaoui, soulignant que c'est la première opération d'exportation de Sonelgaz. Mais pas la dernière. Le Soudan a également sollicité Sonelgaz pour l'installation d'une centrale électrique de 400 MW fonctionnant au gaz naturel, a-t-il ajouté.