Le programme algérien des énergies renouvelables a commencé à être mis en oeuvre avec l'espoir d'atteindre, en 2030, l'objectif de 40% d'énergies renouvelables dans le bilan énergétique, a confirmé M. Nouredine Bouterfa, président-directeur général de Sonelgaz, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Une partie du programme sera faite avec les moyens nationaux et une autre partie, si le marché international le permet, sera faite en partenariat, précise-t-il. Il rappelle que l'unité de Rouiba de production de panneaux photovoltaïques (technologie du multi cristallin) entrera en production début 2014, pour 100 MW par an, alors que la technologie du thermique solaire a été appliquée dans l'usine de Hassi R'mel, récemment mise en service. Une autre technologie de centrale va être expérimentée dans la wilaya d'El Oued pour 150 MW, ajoute-t-il. Il y a également, dit-il, un projet école à Ghardaïa, d'apprentissage, pour 1 MW de photovoltaïque sur les quatre technologies pour voir ce qui est le mieux adapté à l'Algérie. Le projet de la ferme éolienne d'Adrar est en cours, ajoute-t-il. L'objectif de l'Algérie, souligne le P-DG de Sonelgaz, est de satisfaire d'abord la demande nationale. Ce sont les 12 000 MW dont 2000 MW en éolien, 2800 MW en photovoltaïque et 7000 à 7200 MW en solaire thermique. Quant aux 10 000 MW d'électricité solaire, destinés à l'exportation, il y a des conditions préalables à faire lever par ceux qui vont en bénéficier, fait remarquer M. Bouterfa. Si des partenaires sont intéressés, ils doivent ramener le financement extérieur et l'accès au marché. Il n'est pas question pour l'Algérie, insiste-t-il, de produire pour l'exportation sans avoir le financement extérieur ni le marché. Revenant sur l'idée de Desertec, ou celle de Medring, il fait observer qu'il y a un maillon manquant qui est le réseau de transport. A ce sujet, il annonce la création d'une association des transporteurs d'électricité. Nous ne négocions pas avec Desertec, fait-il savoir. Pour M. Bouterfa, il faut ramener à sa juste proportion la quantité d'électricité dont le transport est faisable, c'est-à-dire de l'ordre de quelque 6000 à 10 000 MW, qui est le potentiel maximum à exporter. Il évoque également l'article 9 d'une directive européenne qui verrouille l'entrée des énergies renouvelables à partir de pays tiers, en transitant par l'Italie et l'Espagne notamment. Ces pays ont leurs propres réseaux déjà saturés. C'est une question politique, fait-il observer. A propos de la couverture du marché intérieur, le P-DG de Sonelgaz a rappelé que c'est à la CREG (Commission de régulation d'électricité et du gaz) de s'assurer que les conditions d'offres sont bien réunies pour alimenter le marché national en électricité. Il souligne qu'aujourd'hui, en Algérie, il n'y a pas qu'un seul opérateur sur la production d'électricité, il y en a plusieurs. Se voulant rassurant quant aux capacités de production actuelles (8200 MW) pour répondre à la demande (7200 MW), il y a, fait-il remarquer, une réserve entre 800 et 1000 MW. Il peut y avoir des tensions sur les régions Touggourt et Biskra, selon M. Bouterfa.