Bien avant la confection de sa mouture finale, le cahier des charges devant régir les importations de pièces de rechanges fait déjà de l'effet. Pour certains opérateurs concernés, ce futur texte ne peut qu'être bien accueilli. D'autres déplorent toutefois qu'ils n'aient pas été consultés pour donner leur point de vue ou avancer des suggestions en leur qualité de professionnels du secteur. Les différents avis ont nourris le débat lors d'une conférence sur le thème de la sous-traitance automobile en Algérie, organisée à l'occasion de l'ouverture, hier au palais des exposions des Pins maritime (Safex Alger), du 11e Salon «Equip-auto Algéria-2017» qui va se tenir jusqu'au 20 mars prochain. Ainsi, le P-dg de Renault-Algérie, Guillaume Josselin, dira qu'il voit ce nouveau cahier des charges «d'un très bon œil, car il va permettre de mettre un peu d'ordre dans un marché de la pièce de rechange où règne une concurrence déloyale générée par des importations parallèles et sauvages effectuées par des opérateurs qui ne soucient que du transfert de devises que vont leur rapporter leurs activités». De son côté, Brahim Melouk, polytechnicien et expert en mécanique automobile, a déclaré que le nouveau cahier des charge «va agir comme un coup de balai dans le marché de la pièce de rechange investi par la fausse copie. Ainsi, par l'effet du nouveau cahier des charges, ne seront admis sur le territoire national que les pièces de rechange d'origine et celles de qualité équivalente», dira-t-il. L'expert rappellera qu'une des conditions inscrites dans le cahier des charges exige de l'importateur de ne s'approvisionner qu'auprès des fabricants de pièces, cela veut dire qu'il sera obligé de conclure des contrats d'achats qu'avec les fabricants et non pas avec des intermédiaires. A ce propos, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, a précisé, dimanche dernier en marge d'une plénière au Conseil de la nation consacré à la présentation et le débat du projet de loi sur la métrologie, que le fabricant de pièces détachées doit aussi avoir un agrément auprès du constructeur automobile pour qui il fabrique ces pièces. «Certaines marques mondiales qui ne fabriquent pas elles-mêmes la totalité de leurs besoins, donnent des agréments à d'autres sociétés qui le font pour elles», explique le ministre. «La relation doit être entre le fabricant d'origine ou avec le fabricant ayant un agrément auprès du premier constructeur. Cela va ainsi nous permettre d'avoir de la transparence dans ce que nous importons et de garantir la sécurité du citoyen et du consommateur», ajoutera M. Bouchouareb. Un autre participant à la conférence a déploré, comme d'autres sous-traitants, «qu'on les ait pas sollicité pour contribuer à la confection du nouveau cahier des charges alors qu'ils ont leur mot à dire sur ce sujet car fort de leur expérience dans le domaine de la commercialisation de la pièce de rechange». Concernant l'activité de sous-traitance, l'intervenant dira que le pays gagnerait à ce que le secteur se développe au plus vite car c'est là un gisement de poste d'emplois et une source de richesse. Le point de vue est partagé par M. Josselin qui renchérira que son entreprise souhaiterait que non seulement l'industrie de la sous-traitance se développe en Algérie, mais qu'elle s'accélère. Le patron de Renault-Algérie a d'ailleurs annoncé que son entreprise va inviter prochainement 300 sociétés étrangères fournisseurs de la marque au losange pour les convaincre de venir investir en Algérie. Rappelons enfin que M. Bouchouareb a annoncé que la nouvelle mouture du cahier des charges sera soumise incessamment au gouvernement. Z. A.