Le besoin en sous-traitance a connu un envol important Un cahier des charges est en voie d'élaboration pour être validé dans 15 jours. La sous-traitance est un marché florissant de 1,64 milliard de dollars qui est singulièrement dépourvu de cahier des charges. Le ministre chargé du secteur, Abdessalem Bouchouareb, en a parlé samedi dernier lors de sa visite de travail et d'inspection au M'zab. Il a déclaré à ce propos que «l'Algérie, qui a imposé un cahier des charges pour l'importation de véhicules, va instaurer un cahier des charges pour l'importation de pièces de rechange». Il a précisé que «le texte est actuellement en élaboration au niveau du ministère. Il passera dans une semaine à 15 jours en Conseil du gouvernement pour validation». Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, l'instauration d'un cahier des charges pour l'importation de pièces de rechange est «urgent», ce qui lui fait dire que «les pièces de rechange dont on ignore la provenance sont à l'origine des accidents de la route qui coûtent excessivement cher au Trésor public». Cette problématique du cahier des charges a été relevée par différents intervenants qui s'exprimaient lors de la conférence de presse d'hier tenue in situ au salon. Le retard a été accusé dans l'élaboration du cahier des charges qui va réguler cette activité qui déterminera les critères d'exercice dans cette filière. Concernant l'émergence du réseau de sous-traitance, Mme Khodja estime qu'«on a l'impression qu'ils mettent la charrue avant les boeufs». On parle de taux d'intégration, de besoins en sous-traitance, mais le cahier des charges n'est pas prêt, s'est exclamé un gérant de société de fabrication de composants pour batteries qui assistait à la conférence. Des intervenants ont informé qu'une «mouture de cahier des charges sera déposée dans 10 jours auprès du gouvernement». Cette option des pouvoirs publics vient, si besoin est, conforter les équipementiers qui souhaitent rejoindre le marché prometteur des pièces de rechange en saisissant cette opportunité de le faire et en respectant la réglementation. Il est important de souligner qu'avec les nouvelles mesures d'incitation à l'investissement et l'émergence des différents projets issus des partenariats, le besoin en sous-traitance a connu un envol important. «Il appartient aux équipementiers d'acquérir la crédibilité qui déterminera cet essor», a affirmé Nabil Boumezrag, commissaire de la 11ème édition du salon «Equip auto Algeria 2017». Lors de cette conférence de presse faite en marge du Salon, Brahim Mellouk, expert en industrie mécanique et automobile, a abondé dans ce sens en relevant l'existence de pas moins de 113 sous-traitants sur le marché, dont 63 sont opérationnels. «Il s'agit notamment de produits de carrosserie, de câblage, de métallisation, de batteries...», a précisé Mellouk. Il a ajouté que la sous-traitance ne se limite pas uniquement à l'industrie automobile, mais nous comptons «plusieurs projets dans la fabrication de moissonneuses-batteuses (Sidi Bel Abbès), de tracteurs, d'engins de travaux publics (Constantine), d'engins de compactage et de moteurs diesel, pour lesquels 17 projets de sous-traitance ont été identifiés. Ces projets concernent la production de pièces plastiques, de faisceaux électriques et de tableaux de bord, et des vitrages». Guillaume Josselin, P-DG de Renault-Algérie, a indiqué pour sa part que l'entreprise qu'il dirige ambitionne de lancer essentiellement «des projets qui vont se river à nos points de maintenance et entretien - Motrio». Les offres qui seront proposées par ces projets seront adaptées aux besoins du marché dans ce sens; ce qui nous intéresse, c'est d'avoir des sous-traitants, pour plusieurs marques. Il dira que Renault-Algérie «travaille avec quatre sous-traitants actuellement et réalise un taux d'intégration de l'ordre de 30%, avec comme objectif un taux de 40%». Sur un autre registre, le P-DG de Renault-Algérie a souligné que «ce n'est pas Renault-Algérie qui n'a pas respecté le quota de production, c'est la demande qui est en augmentation continue et qui nous amène actuellement à produire un véhicule pour trois clients». La responsable du département financier, de l'AC2A, Mme Lamia Khodja, a axé de son côté son intervention sur le développement de l'industrie automobile et le rôle de la sous-traitance. Selon elle, «l'Algérie a enregistré un recul dans l'importation de véhicules de l'ordre de 72% entre 2013 et 2017, nous espérons voir ce quota atteindre les 270 000 à l'horizon 2021 dont 250 000 seront produits localement, c'est vous dire l'importance des besoins en sous-traitance» qui attendent le secteur.