Le festival s'emploie à mettre en valeur la culture touareg en impliquant les communautés de toute la région sahélienne. Son objectif est de contribuer à la valorisation du patrimoine culturel, au brassage des populations, au renforcement de l'unité nationale et à la consolidation de la paix et du développement A l'occasion du 15e Festival de l'Air qui a débuté hier et se poursuivra jusqu'au 12 mars dans la ville séculaire d'Iferouane au Niger, des joueuses et poètes de l'imzad dont Alamine Khoulen, une des doyennes algériennes de cet art classé au patrimoine mondial de l'humanité, Fadimata Alamine, Cherifa Edaber ou encore les poètes Nighat El Hoceyni et Mohamed Edaber animeront des récitals lors de ce festival. Produisant une musique inspirée du blues du désert et de l'Ishumar, empreinte de rythmes de plusieurs genres musicaux de l'Ahaggar, la troupe «Imzad» chante l'amitié et la solidarité entre les peuples à travers ses différents albums, à l'instar de «Ulah Nes' Ahaggar» (Cœur de l'Ahaggar) et «Ed'Dounya» souligne l'APS. Les organisateurs prévoient, en marge des activités artistiques, un focus sur l'Imzad ainsi qu'une rencontre sur la «contribution de la culture et du tourisme dans la lutte contre la migration». Plusieurs concours de costumes touareg, de danse, de courses de chameaux et de jeu de Tindi sont également au programme de cette manifestation qui va également accorder des micro crédits aux familles de la région qui souhaitent se lancer dans des projets pour développer le tourisme culturel. Lancé en 2001 pour valoriser le potentiel touristique de la région d'Agadez, ce festival s'est imposé au fil des ans comme vecteur de richesse culturelle et touristique du Sahara nigérien, la manifestation s'emploie à mettre en valeur la culture touareg en impliquant les communautés de toute la région sahélienne. Les organisateurs soulignent également que l'objectif est de contribuer à la valorisation du patrimoine culturel et touristique, au brassage des populations, au renforcement de l'unité nationale et à la consolidation de la paix et du développement. Ce festival «du donner et du recevoir», constitue un défi majeur d'organisation à relever mais également une bonne occasion qui participe au rehaussement de l'image de marque de notre pays, indique la note d'information du ministre du Tourisme nigérien. Pour rappel, en 2013, l'Unesco inscrit les «pratiques et savoirs liés à l'imzad» sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Lors de la réunion de l'Unesco, c'est un Touareg Seddiki Khettali, membre fondateur de l'association algérienne «Sauver l'Imzad» qui a plaidé la cause de l'imzad. Sur le site officiel de l'Unesco, il est précisé qu'«alliant musique et poésie, la musique de l'imzad est fréquemment jouée lors des cérémonies dans les campements touarègues. L'instrument fournit l'accompagnement mélodique des chants poétiques ou populaires glorifiant les aventures et les exploits des héros du passé, qui sont souvent chantés par les hommes et auxquels hommes et femmes participent en émettant des cris modulés ou aigus». Le site précise aussi que «Les femmes fabriquent l'instrument à partir d'une demi-calebasse séchée et évidée. Celle-ci est tendue d'une peau du côté ouvert, percée de deux ouïes en forme de rosace et munie d'un chevalet en bois en forme de V. Le savoir musical de l'imzad est transmis oralement selon des méthodes traditionnelles qui favorisent l'observation et l'assimilation.» Fondée en 2003, l'association «Sauver l'imzad» a pour objectif principal l'objectif «de participer à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du Hoggar en militant pour la préservation de l'Imzad, cet instrument mythique, expression identitaire, mais aussi vecteur puissant de l'Ahal, rassemblement mondain, littéraire et musical de ce savoir culturel ancestral», précise l'association sur son site officiel. Pour rappel à l'époque de sa création, l'imzad était en voie de disparition car il ne rester que trois maîtresses d'imzad et il devenait urgent de transmettre ce savoir-faire Ainsi, l'Association «Sauver l'Imzad», a développé et réalisé plusieurs projets pour la sauvegarde de cette culture, dont Dar El-Imzad, la Maison Internationale des Artistes et la création d'autres écoles de formation à l'imzad dans le Hoggar. Aujourd'hui, ce sont des centaines de jeunes filles qui sont inscrites, pour apprendre la pratique de l'art de l'Imzad (jeu et fabrication de l'instrument). En 2006, l'Association passant de la tradition à la modernité a créé le groupe «Imzad Tradition» qui «maintient l'authenticité en sauvegardant aussi bien l'instrument, qui en restera l'âme, que le genre musical et vocal qui accompagne l'interprétation de ce premier groupe», précise l'association. Pour englober tout le genre culturel touareg, un second groupe «Imzad guitare» formé de onze artistes, huit hommes et deux femmes, intègrera la guitare électrique, comme moyen d'expression, portant ainsi la tradition vers la modernité, dans un style pur de désert blues. Sur le site de l'association un poème exprime toute la beauté de cet art ancestrale et la beauté de l'instrument de l'imzad en soulignant «préfère à toutes voix, Préfère avec moi la voix de l'Imzad, Le violon qui sait chanter Et ne soit pas étonné qu'il n'ait qu'une corde. As-tu plus d'un cœur pour aimer ?» S. B.