A travers la manifestation aux multiples facettes, il s'agit d'aborder la question du jardin en tant que patrimoine culturel. L'exposition, qui se poursuivra jusqu'au 29 septembre prochain, est évolutive et accueillera des artistes, des artisans, des designers, des architectes et des conférences d'universitaires abordant différents aspects liés à cette thématique À l'occasion de la célébration du mois du Patrimoine, célébré chaque années du 18 avril au 18 mai, l'exposition «Jardins d'Alger, Djenan Dzair» a été inaugurée jeudi au Palais des Rais (Bastion 23), dans une ambiance conviviale aux effluves des senteurs fleuries, en présence du ministre de la Culture, Azzedinne Mihoubi, et des nombreux exposants. L'exposition organisée par le ministère de la Culture et le Centre des arts et de la culture du Palais des Rais en partenariat avec l'agence Lafabrik, et la collaboration du Musée du Bardo, du Musée des arts et traditions populaires, de l'Ecole supérieure des Beaux arts de Mostaganem et de l'ambassade des Pays-Bas , a été marquée lors de cette première journée par le vernissage de multiples expositions de peinture, de design, de photographie et de plantes, ainsi qu'un défilé de tenues traditionnelles algéroises et un récital de la chorale Nagham. Dans la présentation de l'exposition, il est souligné que «nombreux sont les voyageurs, les poètes et les artistes qui ont déclaré leur fascination face à la beauté de la cité-jardin d'Alger. Les charmants Djnein qui jouxtaient la ville ont été décrits avec affection et émerveillement. Déjà au XIIIe siècle, El Abdari lors de son voyage à travers l'Afrique septentrionale, s'exclamait ainsi : «El-Djezaïr, ville qu'on ne peut se lasser d'admirer et dont l'aspect enchante l'imagination. Assise au bord de la mer, sur le penchant d'une montagne, elle jouit de tous les avantages qui résultent de cette position exceptionnelle; elle a pour elle les ressources du golf et de la plaine. Rien n'approche de l'agrément de sa perspective.» Ainsi, c'est dans cet esprit que Boualem Belacheheb, directeur du palais des Rais, soulignant à propos de cette manifestation aux multiples facettes qu'il s'agit d'aborder la question du jardin en tant que patrimoine culturel. Il explique que cette exposition qui se poursuivra jusqu'au 29 septembre prochain, est évolutive et accueillera des artistes, des artisans, des designers, des architectes et des conférences d'universitaires abordant différents aspects liés à cette thématique. Au cœur du Bastion 23, un jardin éphémère a été installé par les étudiants de l'école des Beaux-arts de Mostaganem où les mosaïques côtoient des œuvres contemporaines entourées de fleur et d'herbes harmonieusements disposées. Il y a également l'exposition des designers qui se sont adaptés avec et symbiose dans les dédales du Bastion 23, intitulé «Design moi un jardin », où l'exposition est coordonnée par Ratiba Ait Chafaa, les artistes designers Hamida Benmansour, Leila Mammeri, Nawel Hagui, Badia Lamani, Radia Zitouni, Chafika Amel Ait Aoudia, Radia Zitouni, Billel Bachemmar, Mourad Ourad et Reda Selmi. Citons aussi l'exposition du photographe Nadir Djama en collaboration avec le Jardin d'essai d'El Hamma, où le visiteur est convié à découvrir l'histoire de ce jardin séculaire, se trouvant au cœur d'Alger, à travers des photos emblématiques de ce mythique lieu qui nourri l'imaginaire de plusieurs générations. Le Musée du Bardo, participe à la manifestation avec une exposition intitulée «La culture assaillie», en collaboration avec l'ambassade du Royaume des Pays-Bas qui aborde les menaces planant sur le patrimoine mondial au cœur de l'actualité récente. Pour sa part le Musée des Beaux-arts d'Alger présente une exposition de l'artiste polonaise Marta Banaszak. Qui met en relief la beauté de l'architecture islamique où les jardins ont une place prépondérante. Au premier étage du palais 17, les visiteurs sont également conviés à découvrir jusqu'au 15 mai prochain, un autre volet de l'événement «Djnan Dzaïr» avec l'exposition des œuvres pleines de fraicheurs printanières de l'artiste peintre Djahida Houadef, intitullée «Mon uni-vert». A ce propos, Djahida Houadef, tel un échos au réveil de la nature et tel un échos au bastion 23 qui reprend vie à travers cette manifestation où le vert, l'exaltation de la nature et la pétulance des exposants sont omniprésentes, écrit dans la présentation de cette exposition : «Le vert paradisiaque, je le peins et le repeins sans me lasser. Ce vert a bien marqué mon enfance, son histoire avec moi ne s'est pas arrêté de se répéter, je l'ai mangé en melons et concombres dans les vergers de mes oncles, je l'ai touché et caressé sur les draps satinés couvrant les saints de «Sebââ Ergoud», je l'ai grimpé jusqu'à la dernière tige des amandiers de notre ferme, je l'ai cajolé lors de mes siestes sur l'herbe». L'artiste peintre et poetesse conclue que «ce vert donne sens à mon existence, il nourrit en moi tous les degrés de la beauté jusqu'au lait, il me rapproche de cette œuvre divine, il me rapproche de Dieu» S. B.