On peint ce qu'on voit. On peint ce qu'on ressent. Quel que soit le sujet, c'est notre vision qui transparaît. Ce sont nos sentiments qui sont exprimés. Ce sont nos vieux démons qui se libèrent. Chacun sa vision. Djahida Houadef fait partie de cette catégorie de personnes qui utilisent l'art pictural comme mode d'expression. En témoigne son exposition, “Nature morte”, qui se déroule, jusqu'au 22 juillet 2010 au Palais 17, au Centre des arts et de la culture du palais des Raïs (Bastion 23), Alger. À travers une vingtaine de tableaux, la plasticienne ne change pas vraiment de registre, du moment que la nature a toujours était omniprésente dans ses œuvres, lui servant de base, voire de décor. Toutefois, “Nature morte” est plus qu'un hymne à la nature, c'est une ode dédiée exclusivement à tous ces éléments composant notre environnement, faisant partie de notre quotidien. Si l'expression nature morte désigne un sujet constitué d'objets inanimés tels que des fruits, des fleurs, des vases… ou d'animaux morts, Djahida Houadef a cette particularité de leur donner une dimension très vivante, due, sans contexte aucun, à la sincérité dans l'exécution et le regard. Vase, fleurs, abeilles, fruits, légumes, des poissons, des olives… tout passe dans cette exposition. Utilisant la technique mixte sur papier, l'artiste peintre est restée fidèle à son style : peindre des formes surdimensionnées ! Des formes aux traits très fluides, coulant de source. Les couleurs choisies par la plasticienne sont en totale harmonie avec le thème de l'exposition ; elles nous renvoient à la terre, à la nature. Des couleurs qu'on peut extraire de ce milieu naturel. Du rouge, du bleu, du jaune, de l'orange, du vert, du violet, du gris… Des couleurs oscillant entre les tons chauds et les tons froids. Une fois étalées, c'est une belle palette qui s'offre à l'œil du visiteur. “Nature morte”. Chez Djahida Houadef, elle n'a rien de mort. Elle prend vit dès que le visiteur franchit le seuil. C'est une réconciliation avec la nature. À bien fixer et détailler les œuvres, on s'oublie, transporté par la beauté du travail, la fluidité dans l'exécution et la profondeur des couleurs. Car, hormis le travail artistique de l'artiste peintre, les toiles sont chargées d'allusions spirituelles. Sans travestir son profond dessein d'artiste qui est celui de nous imposer ou plutôt de nous faire partager son émotion poétique face à la beauté qu'elle a descellée, entrevue dans les objets qu'elle a peints, reproduits. Laissant voguer sa fibre artistique, transposant réalité et imagination ! “Nature morte”, de Djahida Houadef, tous les jours jusqu'au 22 juillet 2010 au Centre des arts et de la culture du palais des Raïs (Bastion 23).