L'organe spécialisé chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, à savoir la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), a reçu, au cours de l'année 2016, 1 240 déclarations de soupçons et 168 rapports confidentiels, selon un bilan d'exercice livré, hier à Alger, par le président du CTRF, Abdenour Hibouche, devant un parterre de cadres de la Banque d'Algérie et des banques publiques. Le responsable intervenait lors l'une journée d'étude sur la lutte contre le blanchiment d'argent, organisée à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) par l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption en Algérie (ONPLC) a par ailleurs indiqué que le nombre de transmission (communication spontanée d'informations et demandes de renseignements) de la CTRF à ses partenaires nationaux (Banque d'Algérie, Douanes, Impôts, Services de sécurité, Justice) est de 2 746 à fin décembre 2016. Toujours à propos de l'activité de la CTRF M. Abdenour Hidouche a indiqué que le nombre de compléments d'informations demandés aux banques est de 721 à fin décembre 2016. La CTRF a donné suite à toutes les demandes d'assistance émanant des Autorités sécuritaires et judiciaires concernées (83 demandes reçues à fin décembre 2016). Il a également précisé que la CRTF a, sur le plan national, signalé au cours de ces dernières années, dans le cadre du partage d'informations et de la coordination nationale, certaines affaires aux institutions nationales concernées (Banque d'Algérie, Douanes, Impôts, Services de sécurité, Justice). «Sur le plan international la CTRF a reçu, à fin décembre 2016, 79 demandes d'assistance et émis 129 demandes à ses partenaires étrangers», a rapporté le président de la cellule. Il s'agit selon le conférencier des affaires traitées par la CTRF sur la base des déclarations de soupçons des Banques et autres rapports émanant des institutions nationales concernées. Poursuivant son exposé sur l'activité de son organisme il a informé que d'autres affaires de blanchiment d'argent et autres infractions sous jacentes ont été également traitées par d'autres institutions nationales compétentes notamment : les juridictions compétentes (Pôles pénaux spécialisés), les autorités d'enquêtes (Police judiciaire) sur réquisition du parquet. De même les organes chargés de la lutte contre la corruption. M. Hidouche a par ailleurs renseigné que sur le plan judiciaire, la CTRF a transmis tous les dossiers dont le soupçon est avéré aux autorités judiciaires concernées (154 au 31 décembre 2016) à savoir l'administration fiscale (infractions fiscales), l'administration des Douanes (infractions douanières) et enfin la Banque d'Algérie (infractions à la législation des changes). Le responsable a par ailleurs signalé qu'au plan statistiques, le nombre d'affaires transmises à la Justice par la CTRF ainsi que celles traitées par les juridictions algériennes, les services de sécurité, les services des Douanes, des Impôts, de la Banque d'Algérie et du Commerce «démontrent l'efficacité du dispositif national de prévention et de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme», a conclu Abdenour Hibouche . Rappelons que la CRTF, a été créée en 2002 avant d'être érigée en 2012 en Autorité administrative indépendante pour lui permettre de mener à bien sa mission. La cellule comprend un effectif de vingt-cinq personnes et est structurée en Conseil, Secrétariat général et quatre services techniques composés d'analystes financiers. La CRTF est chargée de mener des enquêtes et faire des analyses, de la documentation, de l'élaboration de bases de données, des affaires juridiques et de la coopération. Z. A.