La CTRF a, de son côté, transmis à la justice, au titre de la même période, ept dossiers supposés être en lien avec le blanchiment d'argent. Des dossiers qui se sont greffés aux nombreuses affaires de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme traitées par la justice en application du code pénal. Le président de la CTRF, Abdenour Hibouche, l'a affirmé, jeudi dernier, lors d'une conférence de presse sur le blanchiment d'argent. D'après les informations recueillies auprès de plusieurs institutions, les déclarations de soupçons reçues par la CTRF est en baisse par rapport à 2011. Et ce, à la faveur des procédures de contrôle mises en place récemment par les établissements financiers pour la surveillance des transactions ainsi qu'à la sensibilisation des entités déclarantes pour une transmission sélective des déclarations à soumettre à la Cellule. Il a affirmé que les établissements financiers sont la principale source d'information en matière de renseignement de la CTRF, déplorant la non-implication des professions non financières dans le dispositif de renseignement financier et dans la lutte contre le blanchiment d'argent en Algérie, alors que les textes de loi leur donnent cette prérogative. Il a, à cet effet, appelé toutes les professions, notamment les agents immobiliers, concessionnaires automobiles, notaires, avocats, experts-comptables, commissaires aux comptes, commissionnaires en douanes à transmettre ou déclarer à la CTRF, toute transaction ou opération douteuse comme le font les institutions bancaires depuis 2005. Il cite, à titre d'exemple, la corporation des notaires, laquelle est tenue de présenter, conformément à la loi de 2005, des déclarations de soupçons. « Malheureusement les notaires ne le font pas », a-t-il regretté. M. Hibouche a confirmé l'existence de plusieurs affaires douteuses, mais s'est refusé à tout commentaire sur leur nature, leur montant et sur les personnes physiques ou morales impliquées. « L'infraction est le véritable problème », a-t-il affirmé, rappelant que les blanchisseurs ou les terroristes recourent souvent aux méthodes de retrait d'argent ne suscitant aucun doute. Au plan réglementaire, le conférencier fait référence au nouveau règlement, adopté en novembre dernier par la Banque d'Algérie, relatif à la prévention et la lutte contre le blanchement d'argent et la lutte contre le terrorisme conformément aux standards internationaux. Au plan national, la Cellule envisage d'organiser des actions de formation, d'information et de sensibilisation au profit de son personnel, de ses partenaires et des entités déclarantes. Au plan international, la CRTF s'attelle à mettre en œuvre son plan d'action au même titre que tous les pays, pour améliorer son dispositif en relation avec le groupe Gafimoan (Groupe d'action financière pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord) ainsi que le Groupe d'action financière (Gafi).