Le principal point qui a suscité des réactions autant des réalisateurs, des participants au documentaire que de la part du public présent était la représentativité des témoignages et personnes positives, optimistes et à la success-story présentée dans cette web-série Le troisième épisode de la série documentaire Wech Darna ?, réalisé par Riadh Touat a été projeté en avant-première vendredi dernier dans le cadre du ciné-club Cinuvers organisé par Redouane Khalil Madani et Nabil Ait Sais. Ce troisième opus en diapason avec l'esprit du documentaire, met en relief les actions citoyennes et entreprenariales de trois jeunes algériens qui activent à faire avancer les choses en Algérie. En l'occurrence Sadek de Sidi Bel Abbès, président de l'association la 22 E, Yasmine d'Alger, entrepreneure et fondatrice du site Vinyl culture, Moncef, manager dans une entreprise canadienne et co- fondateur du réseau Incia. Cette projection a été précédée par la diffusion des deux premiers épisodes de la série ainsi que du spin-off consacré au mouvement associatif et suivis d'un débat en présence de certains participants au documentaire à l'instar de Walid, Naziha, Redouane et Yasmine. La projection fortement applaudi a été suivie d'un débat animé qui a duré près de 3 heures. Le principal point qui a suscité des réactions autant des réalisateurs et des participants au documentaire que de la part du public présent était la représentativité de ces témoignages et personnes positives, optimistes et à la success-story présentée dans cette web-série, et s'ils ne sont pas l'arbre qui cache la forêt. En répondant à une question du public sur le déclic pour ce documentaire, Riadh Touat a répondu que «j'ai vécus deux ans en France. J'étais revenu au mois de juillet passer des vacances et je me suis rendu compte que tout ce qui me dérangeait en Algérie auparavant ne me dérangeait plus car j'aime mon pays profondément». Il précise qu'en fait «si on quitte l'Algérie c'est parce qu'on se sent étouffé par un certain nombre de choses qui vont mal. On part aussi parce qu'il y a un certain confort. Mais dès qu'on obtient cela on se rend compte de ce qui nous manque vraiment et on se pose la question sur le bonheur et le sens de la réussite. Je voulais montrer une Algérie qui me ressemble et qui a les mêmes aspirations à s'investir dans la société pour faire changer les choses en bien. En plus j'ai remarqué que dans les médias, on mettait en lumière des cas extrêmes, soit des cas sociaux soit des terroristes. Il n'y avait pas de demie mesure et j'ai voulu montrer celle-ci à travers le documentaires». Concernant les critères du choix des participants au documentaire, le réalisateur a expliqué aux présents qu'il s'agit avant tout d'Algériens qui lui ont donné envie de faire ce travail pour l'Algérie. Ce sont des jeunes entre 20 et 35 ans qui ont vécu leur enfance durant les années quatre vingt dix et donc privés de vivre pleinement leur enfance, mais qui agisent pleinement pour leur pays. Il précise à ce sujet qu' «à chaque fois que je rencontre des personnes qui ont quelque chose à dire ou cette petite flamme de patriotisme dans les yeux, qui va au-delà de simple diagnostic de ce qui va mal pour œuvrer à trouver des solutions, je leur donne la parole». A ce sujet Riadh souligne que chacun à sa place en Algérie, qu'il y a autant d'Algérie que d'Algériens. Ainsi le pouvoir des minorités est très important car ce sont les idées et les actions de quelques un qui peuvent faire changer les choses. Et, citant des exemples concrets de jeunes qui ont influencé des milliers d'autres à l'instar de Redouane qui a fondé l'association des étudiants en pharmacie. Il ajoute que «j'ai envie de montrer l'Algérie qui m'inspire au quotidien. Quelque chose de positive qui puisse inspirer les gens et donner envie aux gens de travailler et de s'améliorer. Car ce sont aussi des Algériens qui se battent au quotidien et qui ont fait améliorer les choses à leur niveau. Lorsque nous sommes entourés de personnes positives nous sommes influencés. J'ai envie de partager cette petite note d'optimisme et de positivité au gens». Riadh Touat affirme également avec conviction qu'avec Wech Derna ?, il s'agit de canaliser ces énergies positives pour que l'on puisse faire des choses ensemble. La question qui se pose est «est-ce que l'on fait notre devoir, est ce que l'on s'engage au quotidien pour améliorer les choses ou est-ce que l'on perd notre temps à se plaindre et à se comparer aux pays développés. Aujourd'hui en Algérie c'est à chacun de se battre pour les générations futures. J'ai envie que mes enfants vivent dans l'Algérie dans laquelle j'ai envie de vivre. Je suis conscient qu'en menant ce combat les résultats ne seront pas immédiats, mais j'avais envie de commencer et de réunir toutes les personnes qui, comme moi, avaient envie de se battre pour ce changement et qui ont commencé à faire le premier pas». S. B.