«Parler de choses positives car nous avons besoin d'être motivés en parlant de choses optimistes. Pour pouvoir puiser cette énergie et aller de l'avant...», soutient le réalisateur. Il s'appelle Riadh Touat, animateur de radio à la Chaîne 3 et pharmacien de formation. Il s'est fait remarquer récemment grâce à «Wesh Derna?», une série documentaire qui s'intéresse au regard que la jeunesse algérienne d'aujourd'hui porte sur son pays. Un Web doc en fait, qui en est à son deuxième épisode sur la Toile et qui est diffusé actuellement sur sa chaîne qui porte le même nom et visible aussi sur YouTube. «J'ai voulu parler de l'Algérie telle que je la vois, à travers des entretiens croisés mettant la lumière sur une génération discrète, optimiste et avec une réelle volonté de construire. Une jeunesse qui a grandi en Algérie dans les années 1990, qui s'est formée sur les bancs de ses écoles/ses universités et qui fait aujourd'hui partie de sa population active. C'est aussi du récit de vie; en effet, les différents intervenants ne pouvaient pas parler de l'Algérie sans évoquer leurs parcours personnels et leurs propres expériences. Cela nous informe donc aussi sur leur état d'esprit à l'instant «t», au moment de l'entretien que j'ai réalisé, sachant que le tournage a débuté en septembre 2016», explique le réalisateur et de préciser: «Mon Web documentaire effleure les questions suivantes: La jeunesse algérienne de 2016: de quoi vit-elle? Comment? Et de quoi elle rêve?'' J'ai fait le choix de diffuser ce documentaire sur Internet, via les réseaux sociaux - plutôt que de passer par la voie plus classique, afin d'être directement en contact avec les jeunes, et puis de leur permettre d'avoir ensuite des réactions instantanées, de manière directe sans aucun intermédiaire.» Pour le réalisateur le titre «Wesh Derna?» est une phrase en derdja» qui arrive pile au moment où on doit se décider pour quelque chose, c'est la question qu'on pose avant de passer à l'action et qui veut dire: «Maintenant, on fait quoi?». Le premier épisode est mis en ligne depuis le 12 janvier 2017, à l'occasion du Nouvel An berbère et compte déjà plus de 7500 vues. Le deuxième épisode a été lancé le 25 février dernier et a eu le même succès escompté. Riadh Touat ne compte pas s'arrêter là, mais espère continuer à explorer les visions de la jeunesse algérienne de tout bord, et pas seulement du centre du pays. Son credo c'est de donner un regard positif sur le pays car la plupart des jeunes interviewés même s'ils trouvent toujours certains défauts à l'Algérie, ne veulent pas partir. Leur regard sur l'Algérie est teinté à la fois de réalisme, mais d'espoir surtout. Au départ, Riadh Touat s'intéressait à l'image via la photo avant d'arriver à la vidéo. Chemin faisant, il a choisi de parler de son pays à sa façon en donnant donc la parole aux jeunes lambda, garçons et filles, des jeunes pas connus. «Parler de choses positives car nous avons besoin d'être motivés en parlant de choses optimistes. Pour pouvoir puiser cette énergie et aller de l'avant. Et faire avancer notre pays également.» Aussi, le réalisateur interroge ces jeunes et leur pose plein de questions et à ces dernières de répondre selon leur propre analyse en rapport beaucoup plus avec l'agérianité, l'identité africaine notamment. La bande-son du doc est signée Anis Ben Nacer. Celle-ci se veut selon son auteur: «Un témoignage d'amour pour notre continent.» On attend encore la suite!