L'Algérie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exhorté, hier, les responsables des mouvements signataires de l'accord de paix au Mali à privilégier le «dialogue et la concertation» et à «intensifier» les efforts visant à «surmonter les difficultés sur le terrain». «L'Algérie exhorte les responsables des mouvements signataires de l'accord de paix à assumer pleinement leur responsabilité et à agir promptement afin que cessent ces agissements, à privilégier le dialogue et la concertation et à intensifier les efforts visant à surmonter les difficultés sur le terrain», a indiqué, Abdelaziz Benali-Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a ajouté que l'Algérie suivait avec «attention les derniers affrontements armés» qui ont fait des morts, jeudi dernier, à Aguelhok, dans la région de Kidal, au Nord du Mali, avant de souligner que «ces affrontements qui ont opposé des éléments appartenant à des groupes armés signataires de l'Accord de paix au Mali, issu du processus d'Alger, constituent des violations graves des termes de cet accord et affectent l'esprit d'entente qui anime les différentes parties maliennes dans sa mise en oeuvre effective». Ces «développements négatifs, qui profitent en premier lieu aux activités des groupes terroristes et au crime organisé dans la région, risquent de porter atteinte à la crédibilité des mouvements signataires de l'accord de paix et à leur engagement de manière résolue dans le processus de paix», souligne encore le porte-parole du MAE Des affrontements entres groupes armés signataires de l'accord de paix au Mali ont fait trois morts, jeudi dernier, dans le nord-est du pays. La Mission de l'Organisation des nations unies (ONU) au Mali, la Minusma, a, dans un communiqué, condamné l'acte et dénoncé l'entrave et la violation de l'accord de paix. «Il s'agit de violations de l'accord de paix et des résolutions du Conseil de sécurité», souligne le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le communiqué, agitant de nouveau la menace de sanctions de l'ONU contre leurs auteurs. S'ils persistent, ces actes risquent «de saper la confiance des Maliennes et Maliens et de la communauté internationale tout entière en la bonne foi des mouvements signataires en tant que partenaires sérieux et crédibles dans la quête du Mali pour une paix durable», a-t-il prévenu. Entre mars et avril de l'année 2012, le nord du Mali était tombé entre les mains de groupes terroristes à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion. Après des négociations menées à Alger entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes armés rebelles touareg et arabes regroupant le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua), une aile du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA) et une aile de la Coordination des Mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR2), l'accord d'Alger, visant à privilégier le dialogue pour asseoir la paix au Mali, est signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako. A. B.