Photo : Riad De notre correspondant à Constantine A. Lemili Selon les chiffres officiels fournis par la wilaya, 558 707 personnes inscrites sur les listes électorales seraient attendues dans les centres de vote à partir d'aujourd'hui. Comparativement à 2004 (même élection), le nombre d'inscrits a augmenté de 40 448. Le nombre de femmes et d'hommes éligibles à l'exercice électoral sont sensiblement proches l'un de l'autre même si les chiffres ont toujours prouvé que ce sont les personnes de sexe féminin qui sont plus enclines à voter, notamment parmi celles âgées. Et comme en 2004, les électeurs auront à faire le choix entre six candidats dont trois (Bouteflika, Hanoune et Rebaïne) étaient déjà présents il y a cinq ans. Sont absents cette fois-ci de la course Saïd Sadi, Ali Benflis et Abdallah Djaballah, dont le parti sera toutefois présent à travers la candidature de Djahid Younsi. Le chef de file du parti islamiste quoique en perte de vitesse phénoménale à Constantine depuis le retrait de Djaballah pourrait néanmoins profiter d'une réaction favorable des militants proches de l'ancien responsable. Ce qui n'est pas à exclure d'autant que Djahid Younsi, que la réputation de tiédeur a desservi au lendemain de son OPA sur El Islah, a mis à profit cette campagne électorale pour reprendre, passez-nous l'expression, du poil de la bête. Se présentant dans ses adresses aux populations auxquelles il a rendu visite dans le cadre de la campagne, il s'est proposé comme l'alternative à Bouteflika et autres challengers, lesquels, à ses yeux, ne représenteraient qu'une réplique du système en place. Rappelons que Abdallah Djaballah a eu, juste après le candidat élu, les faveurs des électeurs des douze communes de la wilaya de Constantine. Avec son 0,68% d'électeurs, Rebaïne a très peu de chances de faire mieux sachant qu'il n'a pas accordé, à juste raison sans doute, même si c'est discutable, beaucoup d'intérêt aux électeurs d'une wilaya dont le choix semble tout indiqué. Il faut également souligner que Ahd54 est une formation politique tombée dans l'anonymat depuis 2004 après avoir brillé par un formidable activisme les cinq années précédentes. Il y va d'ailleurs de même pour le Parti des travailleurs, connu évidemment par l'aura conférée par sa présidente mais beaucoup plus dans la ville des Ponts par les frasques de ses cadres locaux. L'ensemble de l'équipe qui a assuré le succès du parti lors des élections locales de 2007 s'est retiré et si certains parmi ces cadres se sont astreints au devoir de réserve, d'autres disent «vider le sac» au lendemain du 9 avril. Il serait donc des plus satisfaisants si la pasionaria parvenait à faire plus que 1,38% de voix gagnées en 2004. Louisa Hanoune a également et superbement oublié les Constantinois durant la dernière campagne n'assurant qu'un meeting tenu dans la ville du Khroub, (en début de soirée) avec près de trois heures de retard et, par voie de conséquence, une salle aux trois quarts vide. Touati, quant à lui, a fait le déplacement presque en «rock star», c'est-à-dire à la limite de l'incognito, se consacrant à un contact direct avec les habitants de deux ou trois communes limitrophes. Ce qui est assurément peu pour assurer un quelconque dividende le jour «J». Quant à Mohamed Saïd, il reste la plus grande inconnue et est littéralement oublié ou pas connu du tout de l'ensemble des électeurs si ce n'est de la population constantinoise. Dans tous les scénarii possibles, seule le risque d'abstention est omniprésent dans une ville qui a appris depuis l'indépendance à ne pas voter et qui en fait presque un exercice de principe. Il faut rappeler que seulement 52,08% des 269 907 votants. Précisons aussi que le nombre officiel d'inscrits est de 518 259, soit près de la moitié de la population, autrement dit, la moitié de la population en âge de voter ne s'est pas rendue aux urnes, ce qui réduit nettement le taux réel de votes exprimés. Au vu de l'ambiance qui prévaut à l'heure actuelle, il semble très peu probable qu'il y ait un quelconque sursaut. Constantine pourrait alors ne reproduire qu'une réplique de 2004.