Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Avec une trentaine de cheminots, la gare ferroviaire de Bouira, dont les prestations de transport des voyageurs par train avaient repris en décembre 2008 après la réfection du tunnel des gorges de Palestro, endommagé au mois de mars de la même année lors d'une collision entre deux trains de marchandises, a assisté au passage de l'autorail assurant la ligne Béjaïa-Alger. Ce moyen de transport rapide et moderne permet aux voyageurs d'effectuer le déplacement en toute sécurité avec des temps de parcours fortement réduits. En effet, il peut atteindre une vitesse de 160 km/h, et est doté de nombreuses commodités, dont un système d'ouverture automatique des portières et la climatisation. C'était un événement lors de son lancement, mais son passage, dimanche dernier à Bouira, est presque passé inaperçu. En effet, au niveau de la gare ferroviaire, la journée était presque routinière pour les travailleurs de ladite structure. Le chef de gare, questionné, nous a d'abord conseillé de nous adresser à la direction générale de la SNTF. Mais après quelques moments, s'étant sans doute rappelé le rôle de la communication en direction des usagers pour la reprise effective du trafic ferroviaire, il s'est permis de nous donner des bribes d'informations sur les tarifs pratiqués. Selon notre interlocuteur, les nouveaux prix des billets sont fixés à 335 DA pour Bouira-Alger, ajoutant que les voyageurs peuvent bénéficier d'une réduction allant de 12 à 35% pour les achats groupés de billets (de 5 à 30 billets à la fois). Il précisera aussi que ces billets de voyage ont une validité de longue durée sur les différentes lignes. Par ailleurs, ce responsable fait savoir qu'un deuxième autorail a été mis en service pour la ligne Sétif-Alger avec deux dessertes. Quelques instants avant le passage de l'autorail de Béjaïa, nous avons constaté le nombre réduit de voyageurs. Sur les quais d'embarquement, il n'y avait pas une grande bousculade en comparaison de l'époque où le transport ferroviaire était indispensable pour le déplacement des Bouiris en direction de l'Est ou vers la capitale. En fait, vu le développement enregistré par le transport terrestre et depuis l'ouverture de l'autoroute Est-Ouest qui a réduit énormément la durée du déplacement des usagers, entre Bouira et les autres destinations, le transport ferroviaire semble enregistrer une perte de clientèle. Selon des citoyens, le prix des billets est excessif pour les trains ordinaires et encore plus pour l'autorail, alors que le déplacement par taxi vers la capitale vaut 250 DA et moins encore par les bus qui desservent la même ligne. Par ailleurs, au niveau de la même structure, nous avons constaté que l'état des quais et des lieux en général sont restés come par le passé. De plus, alors que les gares routières ont subi un relookage et sont dotées d'autres infrastructures (restaurant, magasins, sanitaires), le citoyen à Bouira garde la même image de cette gare ferroviaire, avec les mêmes abris et bancs qui datent des années 1970.