De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le secteur des transports dans la wilaya de Bouira a enregistré, depuis le début de la saison estivale, une augmentation du nombre de voyageurs, essentiellement des vacanciers qui veulent séjourner en dehors de la région en passant quelques jours au niveau des villes côtières ou dans la campagne. La majorité de ces voyageurs transitent quotidiennement par la gare routière de Bouira pour prendre un bus ou un taxi à destination des différentes régions du pays. Journellement, ces voyageurs sont confrontés à des situations des plus chaotiques, en raison de l'anarchie qui règne au niveau de cette gare, où s'entassent, à la fois, les bus destinées aux grandes lignes, ceux des transports assurant la navette entre le chef-lieu de wilaya et les différentes localités (M'Chedallah, Sour El Ghozlane, Lakhdaria, Aomar, Aït Laaziz, Ain Turk, Aïn Bessem, Aïn Hdjar, Aïn Laaloui, etc.), les taxis qui assurent la liaison entre les différentes wilayas et ceux d'interurbains. Cette situation est due aussi au peu de moyens financiers et humains mis en place par les autorités pour sa gestion. De plus, les visiteurs et les usagers ne cessent de déplorer l'état d'insalubrité des aires de stationnement et d'embarquement, les odeurs nauséabondes qui se dégagent à l'intérieur de la bâtisse, l'état de la chaussée et les encombrements qui causent des tracasseries aux voyageurs dans cette structure, laquelle devait être normalement très entretenue pour présenter la meilleure image de la ville de Bouira. En effet, dès la matinée, les premiers bus arrivent et le flux des voyageurs augmente au fur et à mesure, puis c'est la débandade. Les voyageurs, qui attendent sur les quais, jonchés d'étals de vente de cigarettes et confiseries, ou sur la chaussée par une chaleur torride, assistent impuissants à un spectacle incompréhensible où se mêlent cris stridents de receveurs, va-et-vient des gosses vendeurs de journaux, altercations entre les transporteurs avec intervention de la police, et disputes entre receveurs et transporteurs sur les horaires. De l'autre côté de la gare routière, les fourgons à destination de la localité d'Aomar commencent à obstruer le passage aux chauffeurs de taxi. Ces derniers se plaignent du nombre réduit d'agents affectés sur les lieux par l'adjudicataire de la gare routière pour réglementer le trafic, souvent débordés, surtout durant les jours du marché hebdomadaire (vendredi et samedi), vu le nombre de véhicules stationnant à proximité de la gare routière et du marché. Malgré tout, même si elle offre une image peu reluisante aux voyageurs, la gare routière de Bouira, ne disposant pas de toutes les commodités, continue de recevoir les voyageurs et sert de point d'embarquement vers les quatre coins du pays. Selon les estimations, cette gare enregistre près de 2 500 voyageurs par jour sur les différentes lignes, depuis notamment l'interruption du trafic ferroviaire entre Bouira et Alger, en raison des travaux qu'effectue la société française Razel au niveau du tunnel d'Ammal, dans les gorges de Lakhdaria, entre les wilayas de Bouira et de Boumerdés, endommagé par la collusion survenue le mois de février dernier entre un train de marchandises et une locomotive. Pour les transporteurs, les citoyens qui avaient, par le passé, l'habitude de prendre le train à destination de la capitale se sont rabattus sur les autocars et les taxis, et le nombre de voyageurs a doublé ces derniers jours. Sur un autre plan, nous avons appris auprès des fonctionnaires de la gare ferroviaire de Bouira que le train des voyageurs reprendra incessamment. Pour le moment, le ministère des Transports a placé trois bus au niveau de la gare de Bouira pour les voyageurs à destination de l'est du pays, transportés par bus jusqu'à Bouira, par la SNTF, puis embarqués dans le train pour rejoindre les différentes wilayas de l'Est ; de même ceux qui viennent d'Annaba par train sont transportés par bus vers Alger. Chaque jour, environ 50 voyageurs sont pris en charge par cette navette, ajoutent nos interlocuteurs. Enfin, signalons que la construction de la nouvelle gare routière de Bouira a été lancée depuis le début de l'année, à la sortie ouest du chef-lieu de wilaya, afin de désengorger la première. Selon la fiche technique présentée dernièrement, la nouvelle structure est destinée à assurer un trafic de 920 bus par jour pour transporter plus de 4 000 voyageurs. Les responsables du secteur ajoutent que cette infrastructure sera dotée de toutes les commodités nécessaires au service des usagers.