Photo : Hacène De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que les températures affichent une courbe croissante, la majorité des citoyens qui sont en congé sont contraints de profiter du mois de juillet pour voyager ou aller des les régions côtières, fuyant la canicule et la morosité qui règnent à Bouira, en raison de chaleurs persistantes et du manque d'espace où ils puissent se distraire. En effet, comme à chaque été, l'absence de site touristiques dotés de tous les moyens d'accueil, ajoutée au manque d'activité et de loisirs, rend la vie des citoyens empreinte de désagréments au quotidien ; un quotidien fait de manque d'eau, d'un air irrespirable et de chutes de tension électrique, des préoccupations déjà enregistrées par le passé, mais qui ont atteint, cette année, des proportions inquiétantes. Alors que plusieurs familles émigrées ont débarqué au niveau de la région pour rendre visite à leurs proches résidant dans les différentes communes de la wilaya, les citoyens locaux, notamment ceux qui disposent d'un revenu mensuel appréciable, ont décidé de voyager avant l'arrivée du mois du Ramadhan. Cette attitude a incité plusieurs citoyens à programmer leurs déplacements vers les autres régions du pays, ce qui engendre bien sûr une affluence inhabituelle de voyageurs aux gares routière et ferroviaire.Mis à part ceux qui, avec leurs familles, ont déjà pris la destination de la côte pour passer des vacances au bord de la mer, Ali, Samir, Aomar et d'autres, adolescents de 16 à 19 ans, issus des quartiers populaires et démunis de la ville de Bouira, indiquent qu'ils consacrent les premières semaines de l'été à dénicher un travail comme saisonnier au niveau des fermes et chantiers, pour amasser un peu d'argent et se permettre de faire trempette sur les plages de Zemmouri, du Figuier ou de Tichy. Car ils ne peuvent pas compter sur leurs parents pour obtenir les 1 000 DA nécessaires au déplacement et à la restauration. D'autres parmi les citoyens dont les revenus sont consistants préfèrent des virées de luxe à travers le pays ou des voyages organisés à l'étranger. En revanche, les jeunes préfèrent occuper leur temps libre avec les moyens de bord. «Les possibilités existent au niveau local, il faut juste avoir de l'imagination», nous dira un jeune Bouiri, passionné par la pêche dans les eaux de barrage. Le désir de fuir la canicule qui a fait grimper le mercure au-dessus des 40 degrés à l'ombre, le vacarme et l'air irrespirable de la ville durant cette période et le vœu d'avoir les pieds dans l'eau, tout en pratiquant une activité distrayante, incitent ces derniers à passer leur temps sur le site du barrage Oued Lakhal, situé dans la localité de Aïn Bessem, 25 km à l'ouest de Bouira, où de nombreux amateurs de pêche à la ligne sont attirés par la carpe et d'autres poissons qui s'y sont développés ces dernières années. L'autre destination découverte dernièrement par les habitants est celle du barrage Tilesdit, dont la mise en eau a été effectuée au mois de décembre dernier. Implanté en pleine région forestière, son bassin se compose de plusieurs endroits où des jeunes sont attirés par la baignade, tandis que, pour des familles des localités environnantes, les promenades sur les rives de ce barrage offrent d'agréables moments de distraction, en dépit du manque de moyens. Cela étant, au niveau de l'actuelle gare routière de Bouira, des milliers de citoyens transitent quotidiennement pour prendre bus et autocars. Aux premières heures de la matinée, les quais sont bondés de voyageurs de différents âges. Le mouvement incessant des autocars assurant la liaison entre le chef-lieu et les autres agglomérations, ainsi que les fourgons de transport interurbain génèrent un brouhaha incessant, qui, en plus des odeurs nauséabondes qui se dégagent des environs de ladite structure, complique la vie du voyageur et suscite en lui des désagréments. Les gens que nous avons rencontrés affirment que la situation est anarchique au niveau de cette gare, appelée d'ailleurs à disparaître d'après les responsables des transports. Ces derniers ajoutent que la nouvelle gare routière, sur le point d'être achevée, située à la sortie ouest de Bouira, à proximité de la RN 18 et de l'autoroute, sera dotée de toutes les structures pouvant assurer une bonne prestation de services aux voyageurs.D'autre part, le secteur du transport ferroviaire n'enregistre pas d'affluence comparable à celle du transport collectif terrestre. Dans la salle d'attente de la gare ferroviaire de Bouira, que nous avons visitée, il y avait peu de voyageurs. Cette salle a subi des réaménagements depuis le lancement de nouveaux autorails, dans le but justement d'améliorer les conditions d'accueil, affirme le chef de gare. Ce dernier nous a fait savoir que le prix des billets n'a toujours pas connu de diminution, c'est la raison principale qui pousse les citoyens à préférer le transport par autocar. Toutefois, il affirme que les recettes de la gare de Bouira ont connu une augmentation de plus de 60% par rapport au mois de mai dernier. D'autre part, le chef du district nous a indiqué que des travaux de réhabilitation de la gare ferroviaire sont en cours en attendant la réalisation de la nouvelle, qui sera implantée au côté nord de la ville de Bouira, dans les années à venir. En attendant, nos interlocuteurs ont parlé du manque de culture de transport dans la société ; selon eux le transport ferroviaire doit reprendre sa place dans l'économie nationale, comme c'est le cas dans les autres pays. Et ce, par l'introduction des nouvelles technologies et des moyens qui peuvent rendre ce secteur compétitif et accessible aux couches moyennes de la société.