Deux ministres et une ministre déléguée ont quitté le gouvernement hier suite au remaniement opéré par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Désormais, Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, Boudjemaa Haïchour, ministre de la Poste, des Technologies de l'information et de la communication (TIC), et Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargée de la réforme financière, sont «appelés à d'autres fonctions» pour reprendre ainsi les termes du communiqué de la présidence de la République. Le départ du ministre des Transports est lié sans aucun doute à son état de santé qui ne lui permet pas d'exercer sa fonction et de remplir convenablement sa tâche. En effet, les grands chantiers lancés par le ministère des Transports (métro, tramway…) et la volonté de réceptionner les projets dans les délais fixés nécessitent le remplacement de M. Maghlaoui. Le départ de M. Boudjemaa Haïchour du ministère de la Poste et des TIC est sans surprise. Et pour cause, durant son règne, le secteur des télécoms a connu beaucoup de remous. En 2006, Brahim Ouarets, P-DG d'Algérie Télécom et proche de Haïchour, a été incarcéré à la prison d'El Harrach pour «détournement des biens publics». Son remplaçant, Slimane Kheirddine, a quitté son poste au bout de 17 mois de gestion avant d'être remplacé par Mouloud Djaziri qui n'est resté que 6 mois à la tête d'Algérie Télécom. Son limogeage par M. Haïchour a provoqué une réaction des plus inattendues de la part de M. Djaziri. Pour expliquer son limogeage, Mouloud Djaziri a évoqué son refus de payement de «certaines factures d'un montant de 6 millions de dinars entachées d'irrégularités». En dépit des justifications que trouvait à chaque fois le ministre de la Poste et des TIC, le départ de trois P-DG d'Algérie Télécom en un laps de temps record démontre l'instabilité et l'anarchie qui règnent dans un secteur pourtant stratégique pour le pays. Il convient de signaler que l'ouverture du capital d'Algérie Télécom, une des missions confiées à M. Haïchour, est toujours à ses balbutiements. Par ailleurs, le départ de Mlle Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargée de la réforme financière et la suppression de ce poste du nouvel organigramme s'expliqueraient par la volonté du nouveau chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, de gérer lui-même la réforme financière. C. B.