L'histoire de cette sélection turque est vraiment drôle et surprenante en même temps ! Après avoir réussi à renverser des situations extrêmement difficiles lors de ses trois dernières rencontres, durant cet Euro, en remportant les matches dans les dernières minutes, elle va affronter aujourd'hui, en demi-finale à Bâle, l'Allemagne avec pas moins de neuf joueurs absents. Ironisant, le défenseur turc Gökhan Zan a déclaré que l'équipe «aura peut-être 13 ou 14 joueurs disponibles seulement contre l'Allemagne». Et si la Turquie va plus loin dans le tournoi, «il y aura peut-être des difficultés à en trouver 11 pour l'équipe de départ». Dans le même ordre d'idée, le sélectionneur, Fatih Terim, envisage même d'innover en transformant son troisième gardien, Tolga Zengin, 24 ans, en joueur de champ. L'entraîneur, surnommé «l'empereur» chez lui, a indiqué à propos de ce dernier que, «comme remplaçant, il pourrait intervenir à la fin de la partie soit comme gardien soit comme avant-centre». Situation burlesque. Parmi les joueurs qui seront absents ce soir, il y a l'attaquant vedette Nihat, blessé, et le gardien Volkan, suspendu pour deux matches. Concernant ce dernier, l'UEFA a rejeté la demande de la Fédération turque de réduire sa suspension d'un match afin de lui permettre de jouer aujourd'hui. En face, la «Nationalmannschaft» sera au complet. En d'autres circonstances, les Allemands jubileraient, mais au vu des prouesses dont sont capables les Turcs et surtout du moral d'acier dont ils font preuve, la bande au sélectionneur Joachim Lôw préfère se concentrer au maximum pour éviter toute «mauvaise surprise». D'autant plus que, comme tout le monde le sait, il y a dans cette rencontre un relent de «derby» étant donné que l'Allemagne abrite près de deux millions de Turcs. L'autre aspect, non moins particulier de ce match, est le fait que les deux équipes font appel au même préparateur physique : c'est la société américaine spécialisée en la matière, «Athlete Performance», qui avait l'habitude auparavant de travailler aux Etats-Unis avec les clubs de basket-ball et de football américain. Son patron, Mark Verstegen, qui collabore très étroitement avec Joachim Lôw, a assuré qu'il n'y a aucun problème à ça. Un fait qu'il faut quand même relever, surtout qu'à ce niveau de la compétition la forme des joueurs est parfois déterminante pour le cours d'un match. En tout cas, le «phénomène» turc va essayer de «sévir» encore aujourd'hui. Le match sera sûrement très intéressant. Les joueurs turcs sont tous décidés à passer ce cap. Dans leurs déclarations, ils affirment qu'ils seront tout aussi «courageux» que lors des matches précédents. Même si la «Nationalmannschaft» l'emporte, ce ne sera certainement pas facile. A. A.