De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Annaba avait rendez-vous, hier, avec la promotion de l'investissement et la PME avec un salon et des ateliers organisés conjointement au palais de la culture Mohamed Boudiaf par l'ANDI et EAST Invest. Le forum pour le montage et les opportunités de financement des projets d'investissement a été inauguré par M. Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements en présence du wali, du directeur général de l'ANDI, du président du Forum des chefs d'entreprise et du président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Le ministre commencera son allocution par un bref aperçu sur la situation de l'industrie nationale à travers le pays, disant que celle-ci se porte bien mieux que ce que l'on dit mais qu'elle n'a pas encore atteint le niveau qui lui permettra d'être compétitive et que l'Etat est là justement pour l'aider à se hisser à ce niveau. Le premier responsable du ministère de l'Industrie axera sa longue intervention sur les problèmes auxquels sont confrontés les industriels algériens tout en faisant un indignant diagnostic de la situation et les solutions que son département préconise pour un véritable décollage de ce secteur générateur d'emplois et créateur de richesses : «Il y a au ministère près de 400 personnes qui ont travaillé pendant 2 ans à raison de 10 heures par jour pour étudier tout cela tout en prenant en compte l'histoire et la spécificité de chaque région du pays, c'est vous dire qu'en tant qu'expert international, tout ce qui est décidé ou toute autre mesure prise concernant le secteur de l'industrie fait suite à une collecte d'informations et à une analyse sans complaisance de la situation, c'est dire tout le sérieux et l'importance qu'on y accorde.» Le ministre poursuivra pour apprendre à l'assistance qu'aujourd'hui 70 à 75% du PIB national est assuré par le secteur privé, le PIB de l'industrie représente 25% dont 75% relève du secteur public alors que le secteur privé n'en représente que 25%. «Ceci démontre, lance-t-il, que, sur le plan industriel, le secteur privé n' est pas encore en mesure concurrencer le public, des secteurs comme la haute mécanique, la fabrication d'engins de travaux publics, de l'acier plat sont aujourd'hui du ressort presqu'exclusif des entreprises publiques et donc l'Etat est revenu à ce secteur pour le redynamiser et le mettre à niveau. Ceci, bien, sûr, ne veut pas dire que le privé ne peut pas y investir, il lui faudra de gros moyens et il existe de grands industriels qui peuvent s'y engouffrer. Savez-vous qu'aujourd'hui 75 % de ce que nous consommons est importé ? Et donc il y a tout un marché qui est ouvert pour l'entreprise nationale qui peut produire et remplacer le produit importé si elle est mise à niveau pour être compétitive.» Sur les problèmes rencontrés par l'entreprise, le ministre dira qu'en général ce sont ceux liés au financement et au foncier industriel. Les banques commencent à jouer le jeu, elles se sont plus ou moins adaptées à la nouvelle situation, il est vrai qu'elles ne prennent pas assez de risques mais cela viendra, nous avons des chiffres qui montrent que, depuis quelque temps, les accords d'octroi de crédits ont été multipliés, c'est une bonne chose mais ce n'est pas encore assez. Pour le foncier industriel, il y a l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière qui dispose d'un portefeuille foncier à la disposition des investisseurs, dont chaque industriel peut bénéficier pour réaliser un projet ou une extension pour le développement de celui-ci. Abordant la question de la mise à niveau, il annoncera «l'existence d'un programme qui touchera l'entreprise dans toutes ses dimensions pour l'aider à connaître les marchés, à se mettre à niveau et à la conseiller pour s'investir aussi dans la recherche-développement.» «Parce que, lance le ministre, s'il n' y a pas innovation, on disparaît et les autres créent, inventent et innovent ; ils savent qu'ils doivent défendre leurs parts de marché, malheureusement, la taille de nos entreprises actuelles ne le leur permet pas et pour ce faire, nous allons détacher un représentant du ministère auprès du wali pour qu'il prenne en charge précisément ce type de problèmes». Annaba est parmi les 4 zones pilotes retenues que sont des zones intégrées de développement industriel. Elle sera l'un des tremplins qui aideront au décollage de l'industrie nationale. Ce représentant devra mettre en rapport les entreprises, l'université, les centres de recherche, assurer la liaison interentreprises et ausculter les marchés intérieurs et extérieurs ; l'Etat apportera toute son aide et son assistance à ce projet afin que les entreprises puissent bénéficier de toutes les techniques à même de leur permettre de se maintenir et surtout arriver à l'innovation. Avant de repartir, le ministre visitera le salon où une quarantaine d'entreprises et d'organismes financiers exposent leurs produits avant d'inspecter le terrain affecté au futur technoparc à Chaiba puis le projet laminoir Attia et, enfin, l'inauguration du nouveau siège régional de l'ANIREF. Cette animation particulière qu'Annaba n'avait pas connue depuis longtemps et cet intérêt que lui portent les autorités supérieures depuis le début est peut-être le premier jalon d'un renouveau industriel attendu depuis des années.