Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun La finale de la Coupe d'Algérie de football, qui aura lieu aujourd'hui au stade de Blida, opposera un habitué de cette compétition, le Chabab de Belouizdad, à un nouvel arrivé, le Ahly de Bordj Bou Arréridj. Les deux clubs sont sur un parcours plus que satisfaisant cette saison. Ils occupent, tous deux, la quatrième place au classement général avec 47 points, à 8 points du leader sétifien. Pour dire que cette finale n'est nullement le fruit du hasard pour eux. D'ailleurs, lors du point de presse qu'ils ont animé conjointement dimanche dernier, les deux présidents, Mahfoudh Kerbadj, du CRB, et Salah Bouda, du CABBA, se sont accordés à dire qu'«arriver à ce stade de la compétition n'est pas une surprise puisque beaucoup de travail a été effectué». Pourtant, si l'on revient au début de saison, personne ne pariait sur ces deux clubs. Avec des moyens modestes, par rapport aux «grosses cylindrés», CRB et CABBA ont, quelque part, démontré que l'argent seul ou les «stars» ne suffisent pas pour terminer la saison en haut du tableau. C'est dans cette logique que le président du CRB a exprimé son mécontentement envers l'attitude qu'il juge «désintéressée» des responsables de la wilaya d'Alger à l'endroit de son club. «D'autres clubs algérois ont reçu des aides beaucoup plus conséquentes par rapport à nous, mais, en fin de compte, ils sont tous derrière nous au classement», a déclaré Kerbadj, qui a d'ailleurs précisé qu'il n'apprécie pas l'appellation «star», attribuée à certains joueurs, «puisque la majorité des footballeurs algériens, comme il le précise, ont à peu près le même niveau». C'est pour cette raison que les deux formations –puisque c'est valable aussi pour le CABBA– ont beaucoup misé sur les jeunes joueurs. A ce titre, et ce n'est qu'un détail mais révélateur, les jeunes joueurs des deux clubs, à l'image de Hachoud (CABBA) ou de Boushaba (CRB) sont très convoités en cette fin de saison par les dirigeants des équipes les plus en vues du championnat. A vrai dire, et là ce n'est q'une supposition, c'est peut-être le peu de moyens financiers dont disposent ces deux équipes, comparativement aux budgets de l'ESS, de la JSK ou du MCA, qui a fait que leurs dirigeants s'orientent vers des joueurs venus de «petits» clubs des divisions inférieures. Il leur est assez difficile de recruter, à titre d'exemple, un Yahia Cherif que se disputent les «grosses cylindrées». En tout cas, le résultat est là : avec de jeunes joueurs, CRB et CABBA ont pu terminer la saison en haut du classement, avec une chance d'arracher une place qualificative pour une compétition internationale, et en finale de la Coupe d'Algérie. On s'en souvient, en début de saison, Kerbadj avait été l'un des rares présidents de club à refuser de céder à la surenchère des joueurs qui voulaient des contrats d'une année seulement. Tous ceux qu'il a recrutés ont signé pour deux ans au minimum. L'autre facteur tout aussi important qui a contribué à cette réussite est lié à la stabilité qui règne au niveau des barres techniques des deux clubs. Contre vents et marées, Mohamed Hankouche (CRB) et Abdelkader Yaiche (CABBA) ont été maintenus à leur poste depuis le début de la saison. Procéder autrement, en les limogeant lors des moments difficiles, aurait été plus facile pour les dirigeants, mais cette voie crée une instabilité qui pourrait être très coûteuse à la longue. Comme contre exemple, on peut citer un club comme l'USM Annaba qui, malgré les gros moyens financiers dont il dispose, avec sa pléiade de joueurs, n'a pu s'imposer en championnat. L'équipe a vécu la même chose lors de la précédente saison. De plus, le club de Annaba a «consommé» pas moins de six entraîneurs cette saison. En dernier lieu, il faut dire, et ceci a été relevé par plus d'un, que les deux clubs font preuve, actuellement, d'une assez bonne organisation. «Peut-être que cela est dû au fait que j'ai apporté ma rigueur dans la gestion en tant qu'ancien directeur général d'une entreprise», a déclaré, à ce propos, Mahfoudh Kerbadj. A. A.