Trois journées de grande chaleur exceptionnelle à une telle période de l'année dans l'est du pays avec un événement malheureux et plus précisément une toxi-infection alimentaire collective en milieu universitaire qui a placé sur le devant de l'actualité la wilaya de Constantine (El Khroub), ont d'ores et déjà annoncé la couleur de situations difficiles auxquelles auront à faire face nos concitoyens au cas où, en matière d'hygiène générale, certaines mesures protectrices sinon préventives ne seraient pas prises à l'approche de l'été. A la suite de tels incidents, toutes les parties ont une réaction unanime dans le jugement immédiat c'est «la faute de l'autre». Les pouvoirs publics pointant de l'index des consommateurs prompts à se ruer sur n'importe quel produit, notamment ceux, comme par hasard, rapidement sériés douteux alors que, logiquement, leur disponibilité sur le marché n'a ou n'autorise aucune explication et sans que celle-ci (disponibilité) ait entre-temps interpellé personne parmi les organes chargés du contrôle du marché. La population, à son tour, y trouve l'argument massue à même de culpabiliser, souvent plus à raison qu'à tort, est-il honnête de le souligner, des institutions chargées de la protéger contre les attitudes prédatrices de commerçants cupides et de certains fonctionnaires véreux. Mais dans la survenance de pareil cas de figure, c'est plus particulièrement l'amateurisme quasi général des acteurs essentiellement concernés qui vient en rajouter à la gravité de la situation faute souvent de mauvaise communication de cadres trop rigides des institutions administratives impliquées, d'excès de zèle de fonctionnaires, tous corps confondus, de capacité de réaction mitigée, pour ne pas dire hélas d'incompétence, des corps médical et paramédical, de choix inadaptés des moyens d'intervention ou d'orientation des victimes, d'absence rarement autant ressentie des représentants de la société civile à l'image d'associations de protection du consommateur, l'attitude parfois irresponsable des médias alarmistes à souhait et plus prompts à faire dans le chiffre que dans l'information avérée. De pareils événements et tous les scénarios, parfois tragi-comiques, montés autour ne peuvent toutefois qu'inciter à (se) poser la question sur la régularité, voire la conformité et, mieux, de la transparence des transactions commerciales touchant aux prestations diverses auxquelles sont obligatoirement soumises les diverses communautés sociales que sont les internats, les cités universitaires, les cantines, les centres de colonies de vacances… lieux de prédilection de tous les bouillons de culture inimaginables. Genre d'incident duquel tous les acteurs essaient de se retirer sur la pointe des pieds en se défaussant sur les autres, aidés en cela par les réactions faussement scandalisées de la hiérarchie, des promesses de faire toute la lumière sur un incident donné et, surtout, l'insistance claironnée de situer les responsabilités et de prendre les mesures coercitives exemplaires… ce qui, est-il besoin de le souligner, est très peu probable et une intoxication collective comme celle de dimanche dernier a déjà eu lieu, il y a quelques mois, à la cité universitaire Nahas Nabil, presque dans les mêmes conditions, mettant en cause la qualité de la pâtisserie livrée. Soulignons tout de même qu'il est presque miraculeux qu'il n'ait pas existé plus de cas d'intoxication collective au vu des conditions de préparation des différents produits livrés à la consommation aux collectivités, des conditions de transport également, comme le respect de la chaîne du froid, la durée de stockage, le non- respect des dates de péremption et, parfois, de fabrication, enfin la traçabilité de tous lesdits produits. Des sanctions vont forcément être prises mais cela est-il suffisant sachant que, dans quelques jours, tout le monde reviendra à la case départ comme si de rien n'était ? A. L.