De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le voyage est une seconde nature chez les Oranais. Chaque année, des milliers d'entre eux se rendent en Europe. Les consulats d'Espagne et de France domiciliés à Oran délivrent une moyenne de 5 000 à 6 000 visas par an au profit des Algériens de l'Ouest. Un tel chiffre ne reflète pas l'ampleur de la demande, ni le nombre réel des postulants à ces visas d'entrée dans l'espace Schengen. En fait, autant de refus et d'avis défavorables sont prononcés. Bien que certains optent pour l'avion comme moyen de transport afin de regagner l'espace européen, d'autres préfèrent, en revanche, le bateau pour pouvoir emmener leur véhicule et voyager ainsi confortablement. Pour une majorité d'Oranais, le voyage par bateau rime avec tourisme et plaisir de découverte. De manière générale, les Oranais déboursent une moyenne de 4 000 à 8 000 euros en couple et plus encore quand ils partent en groupe. Cela sans compter les dépenses relatives aux frais de visas et autres obligations de passer par des agences privées pour le rendez-vous et l'achat des enveloppes dites UPS. Les périodes sollicitées par les touristes oranais s'étalent sur plus d'une vingtaine de jours. Pour les Oranais, qui ont l'habitude de solliciter le visa Schengen, «les difficultés relatives à l'attribution de ces visas pourraient infléchir la demande au profit d'autres pays et d'autres zones plus attrayantes. La crise financière mondiale étant sévère, les retombées pour le tourisme dans les pays européens pourraient s'avérer graves», note-t-on. Il y a lieu de préciser que, malgré les certificats d'hébergement, peu d'Algériens de la région de l'Oranie passent vraiment leurs vacances chez leurs proches. «Moi, je présente le certificat d'hébergement parce qu'il est plus fiable dans l'attribution du visa. Mais une fois là-bas, je préfère me rabattre sur les complexes et les bungalows à Costa Brava, Benidorm, Alicante, Set et autres», note Karim, commerçant, marié et père de deux enfants. Les Oranais déboursent également beaucoup dans la fréquentation des restaurants de bonne facture et autres boîtes de nuit. Ils déboursent sans rechigner et sans compter. «J'ai des amis qui gaspillent entre 10 000 et 20 000 euros. Je ne connais pas beaucoup d'étrangers qui font ça chez nous. On les connaît. A peine s'ils déboursent 3 000 euros pendant 20 jours chez nous», note notre interlocuteur avec ironie. Par amour du voyage et la soif de découverte, les Oranais déboursent un argent fou qu'ils économisent une année durant au prix de grands sacrifices. En retour, ils ne regrettent rien. Il n'y a qu'à voir les arrivages quotidiens de bateaux et la contenance des voitures immatriculées en Algérie qui sortent des cales des car-ferrys et autres types de bateaux.