La pandémie de grippe porcine, qui se propage à une vitesse sans précédent, selon l'OMS, pourrait saper les chances d'une reprise de l'économie planétaire cet automne et la plonger dans une phase de déflation, a prévenu vendredi le cabinet britannique Oxford Economics. Ce cabinet, lié à la célèbre université anglaise d'Oxford, dit avoir extrapolé les conséquences économiques potentielles de la grippe porcine à partir des précédentes épidémies grippales et de celle du SRAS, la pneumonie atypique, qui avait éclaté en Asie en 2003. Il en conclut dans une étude publiée vendredi que, si l'impact économique et social de la grippe porcine est pour l'instant «très réduit», il faudrait «s'attendre à des coûts importants» si les taux d'infection se mettaient à grimper. Les économies asiatiques avaient réussi à se remettre rapidement après la crise du SRAS, mais «cette fois-ci, un rebond aussi rapide semble peu probable», estime le cabinet en expliquant que la grippe porcine risque de bloquer chez eux des millions d'employés et de faire chuter la consommation et les dépenses touristiques dans les pays touchés. «La perte au niveau du produit intérieur brut pour six mois de pandémie pourrait atteindre environ 5% au Royaume-Uni», en cas d'infection de 30% de la population, et entraîner un taux de décès de 0,4%, des hypothèses conformes au pire des scénarios établis par les autorités sanitaires britanniques. Il se pourrait même que «la grippe porcine entraîne le Royaume-Uni et le reste du monde dans la déflation», c'est-à-dire une crise économique profonde marquée par une baisse générale et prolongée de la valeur des biens et des actifs, et qu'elle retarde de deux ans le redressement de l'activité économique, prévient le cabinet.