Le président de la République a entamé, avec les membres du gouvernement, une série d'entretiens. Pratique, au demeurant, normale pour tout chef d'Etat qui, au-delà de s'imprégner d'une manière plutôt protocolaire de la conduite des affaires, demeure soucieux quant à leur matérialisation sur le terrain. Ces dernières années, Abdelaziz Bouteflika, privilégie donc ce type de contact avec les ministres, accordant plus d'importance, sans toutefois négliger les autres secteurs, à des départements stratégiques, notamment parmi ceux qui portent à tour de bras le programme sur lequel il s'est engagé devant le peuple.Il faut rappeler que les premiers entretiens du genre remontent à novembre 2004. Toutes les spéculations avaient couru à l'époque, notamment celle d'un remaniement ministériel, voire d'une fin de mission du chef de gouvernement. Les arguments justifiant les deux raisons ne manquant évidemment pas pour ceux qui soutenaient cette hypothèse souvent alimentées par des premiers de la classe ou réputés tels… et toutefois anciens membres du gouvernement, voire chef de gouvernement, partis de leur propre chef ou remerciés…c'est selon. Pourtant 2004, et cela coule de source, s'inscrit dans la logique linéaire même du temps qui défile et surtout des engagements du président réélu. Cela en vertu d'un bilan déjà positif et d'un autre programme quinquennal plutôt ambitieux. Or, pour ce faire, le président de la République, exception faite de quelques ministres laissés en rade, avait besoin de disposer d'hommes capables de relever les défis impartis et surtout ayant déjà apporté la preuve de leurs compétences au cours de quinquennat précédent. Un quinquennat qui aura pourtant plus servi à réhabiliter, toutes natures confondues, des institutions nationales quasiment obsolètes et parfois décimées et, par voie de conséquence, mettre en place une architecture globale cohérente et, enfin, la doter des instruments à même d'assurer sa stabilité à venir. 2009 est une autre période charnière considérée aux yeux d'Abdelaziz Bouteflika comme celle devant consolider définitivement les bases d'une Algérie forte, sereine et sans nul doute deux fois plus qu'une en raison d'un contexte mondial passé de catastrophique à maussade et d'une reprise annoncée qui, à défaut d'être porteuse d'autant de risques que la crise initiale, ne se ferait pas en douceur comme tout un chacun pourrait l'imaginer. Faudrait-il encore que cette reprise soit effective. C'est donc à partir de ces événements conjoncturels successifs, des enseignements tirés et des projections à faire pour l'avenir que le président de la République choisit d'en parler directement avec les membres du gouvernement. Non pour le seul plaisir de le faire mais surtout pour rappeler qu'au sommet de l'Etat l'intérêt est réel. Pour preuve toutes les propositions jugées porteuses formulées par les ministres retenues, les opportunités offertes, la confiance accordée et, enfin, les priorités retenues pour que, non pas s'emballe la machine, mais que ladite machine garde le rythme de croisière imprimé ces dix dernières années. Parler de comptes à rendre a posteriori, un récurrent raccourci abusivement utilisé par les critiques, serait peut-être faire injure à des membres du gouvernement qui œuvrent sans désemparer à la matérialisation d'un programme politique et d'engagements électoraux du président de la République. Ce qu'ils semblent bien faire, sinon comment pourrait être autrement expliquée la stabilité de l'ossature gouvernementale ces dix dernières années ? Néanmoins cette considération peut être déplacée au profit de l'exigence de résultats pour chaque département ministériel et surtout de l'audace mise par chacun des ministres pour ce faire. Un tel rituel, comme le qualifient quelques-uns de nos confrères, présente l'avantage d'avoir été retenu par le président de la République depuis 2004. Que d'aucuns le veuillent ou non, il fait florès depuis la survenance de la crise dans les pays dits développés. Alors que des chefs d'Etat nouvellement élus l'ont tout simplement… adopté. A. L.