Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Les Algériens ont vécu, dimanche dernier, lors de la rencontre comptant pour la cinquième et avant-dernière journée des éliminatoires jumelées des Coupes du monde et d'Afrique 2010, ayant opposé les Verts au Rwanda, des moments fous, pleins d'émotion, de stress et de joie. Comme tout un chacun s'y attendait, le stade de Blida, qui s'est encore une fois avéré trop exigu pour abriter un tel match, était archicomble dès 16 heures, c'est-à-dire presque trois heures avant le coup d'envoi. Aux abords du stade, une certaine tension régnait en raison du nombre important de supporters qui n'avaient pu y accéder. Un impressionnant dispositif de sécurité a été mobilisé pour l'occasion. Dans les gradins, c'est déjà la fête. L'ambiance s'est accrue avec l'arrivée, vers 17 h 30, du bus transportant Ziani et ses coéquipiers. C'est l'hystérie totale dans les tribunes. Et comme pour remercier le public, les joueurs ont fait un tour sur la pelouse avant de regagner les vestiaires. Arborant le drapeau national, les supporters n'ont cessé de faire l'éloge de leur équipe et du sélectionneur Rabah Saadane. Une atmosphère qui a pris plus d'ampleur au tout début de la partie, notamment après les différentes actions de but que se sont créées Saïfi, Ghezal et Matmour. Mais cette joie n'a duré qu'un quart d'heure. A la 18e minute et contre toute attente, le tir des 20 mètres du Rwandais Mafisango Mutesa, détourné par un joueur, réussit à tromper la vigilance du gardien Gaouaoui. Un silence glacial s'abat sur le stade de Blida et probablement sur tous les foyers algériens. Une situation catastrophique. Au moment où les supporters s'attendaient à ce que les Verts inscrivent le maximum de buts pour aller en Egypte avec une marge sécurisante, voilà que l'équipe encaisse un but. Prenant le temps de «digérer» cette «déconvenue», le public se ressaisit et se remet à soutenir les joueurs pour les pousser à réagir très vite, avant qu'il ne soit trop tard. Dans ce genre de situation, il vaut mieux égaliser très tôt. Chaque minute qui passe est une pression supplémentaire. Fort heureusement, ce moment d'angoisse n'a pas duré. Trois minutes plus tard, Ghezal réussit, sur un coup de tête, à remettre les pendules à l'heure suite à un coup franc merveilleusement exécuté par le talentueux Ziani. Un grand «ouf» de soulagement a été lancé par le public. Mais ça ne suffisait pas. Et finalement le stress de la rencontre n'était pas près de se dissiper. Le onze algérien trouvait des difficultés à imposer son rythme. Des occasions nettes ratées, des buts valables refusés par l'arbitre. Il ne faut surtout pas terminer la première mi-temps sur ce score de parité d'un but partout. La tension est à son comble. Il aura fallu attendre les ultimes instants de la rencontre pour que les Verts réussissent à doubler la marque. Sur un centre de Ghezal, et après un «cafouillage» qui a duré quelques instants à l'intérieur de la surface de réparation, Belhadj, aux aguets, inscrit le second but algérien. La seconde partie du match se termine donc sur ce score de deux buts à un. Pas suffisant pour les supporters. De retour des vestiaires, les Fennecs devraient redoubler d'efforts. Les calculs commencent. Dès l'entame de la seconde partie du match, les joueurs algériens tentent de se créer des occasions. Le Rwanda résiste et souvent en usant d'anti-jeu. Les Verts s'énervent quelquefois. Les supporters aussi. Ils fustigent l'arbitre et les joueurs adverses qui exagèrent dans la simulation de blessure. Mais, le fait est là. Il faut faire avec. Par excès de précipitation parfois, les Algériens n'arrivent pas à atteindre les filets adverses. Ce n'est que dans le temps additionnel que les multitudes attaques des Verts ont porté leurs fruits. Sur une contre-attaque, Matmour est fauché à l'intérieur de la surface de réparation. L'arbitre, malgré sa prestation contestée n'hésite pas à siffler un penalty. Avant même que Ziani ne l'exécute, le public fête le troisième but. Et si l'ancien Marseillais le rate ? Personne n'ose croire à un tel scénario. Finalement, au grand bonheur des supporters, il le réussit. Rien ne peut arrêter le public. Les cris de gloire sont à leur comble. Quelques instants plus tard, l'arbitre guinéen siffle la fin de la partie. Même si les Verts auraient pu mieux faire, ce résultat de trois buts à un semble arranger les supporters, qui ont fait la fête pendant plusieurs heures dans la soirée. Les cortèges commencent à se constituer. Sortir de la ville de Blida, pour les supporters venus des autres wilayas, est assez difficile. La fête risque d'être longue. La qualification au Mondial est à notre portée. La pression pèse désormais sur l'Egypte…