Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, interrogé, hier, au sujet de la situation sécuritaire en Algérie, a indiqué que «le terrorisme a été lourdement écrasé». En marge de la cérémonie d'ouverture de l'année judicaire 2009-2010, il a affirmé : «Nous n'avons jamais dit que par un coup de baguette magique nous allions mettre un terme au terrorisme, avant d'expliquer que cette situation est le fruit conjugué du renforcement du dispositif sécuritaire, de la politique de réconciliation nationale et le retrait de la population du terrorisme. Il devait préciser que «le nombre de personnes qui sont montées au maquis est de moins d'une dizaine en 10 ans». «Auparavant, nous combattions ce qu'on appelait les ‘‘katibate'' de quelques dizaines de terroristes qui pouvaient être localisés. Aujourd'hui, nous combattons deux ou trois individus qui, de surcroît, se déguisent comme ''monsieur tout le monde'' et se réfugient dans les actes les plus abjects et imparables, tels les kamikazes qui ne sont pas détectés à l'avance.» Après avoir rendu hommage aux forces de sécurité, engagées dans la lutte contre le terrorisme, le Premier ministre, M. Ouyahia, a également rappelé avoir toujours préconisé la vigilance qui est «la première arme contre le terrorisme». «Nous poursuivons notre bataille ; le courage et la détermination sont nécessaires», a affirmé M. Ouyahia, qui a conclu que c'est une bataille que l'Algérie a gagné parce que le terrorisme n'a pas pris le pouvoir et n'a pas déstabilisé le pays». La bataille au quotidien est de «protéger chaque Algérien, chaque bien national et chaque étranger se trouvant en Algérie», a ajouté le Premier ministre. En réponse à une question au sujet de la corruption, M. Ouyahia, a affirmé que «si on parle aujourd'hui de corruption et de scandales financiers, c'est parce que les services de police et de Gendarmerie nationale ont fait leur travail. Je pense qu'on ne peut faire un procès aux pouvoirs publics, à l'appareil de l'Etat en général, y compris à l'appareil judicaire, pour ne pas avoir fait leur travail», a ajouté le Premier ministre. Et de poursuivre : «La corruption est un sujet de lutte permanente. C'est l'un des tout premiers chapitres que le président de la République a abordé aujourd'hui dans son discours.». Ayant souligné le besoin sans cesse grandissant des moyens, notamment d'un arsenal juridique, de police judicaire et de magistrats, M. Ouyahia a relevé, en sa qualité d'ancien ministre de la Justice, que «de l'année 2 000 à aujourd'hui les moyens ont été multipliés par deux. Aussi, si je prends en considération les instructions du président de la République de former 470 élèves magistrats durant les cinq années à venir, il y a de quoi augmenter de 50% les capacités de l'appareil judicaire d'ici 2014». Interrogé au sujet des émeutes de Diar Echems, M. Ouyahia a répondu que le recours à la violence ne résoudra jamais le problème du logement. «Le citoyen croit que les problèmes [du logement] seront réglés par le recours à la violence», a déclaré M. Ouyahia, ajoutant que «ce n'est pas parce qu'il y a une manifestation qu'on va attribuer, par un coup de baguette magique, des logements le jour même». Pour M. Ouyahia, il est nécessaire pour tous d'«avoir un comportement digne et serein», ajoutant que «l'Etat est dans l'obligation, dans ce genre de situations, de veiller au respect de la loi». Il a rappelé, dans ce contexte, que l'Etat a mis en œuvre un programme de 300 000 logements pour l'éradication des habitations précaires, précisant que la wilaya d'Alger a bénéficié d'un programme de relogement, dont un premier quota de 5 000 unités sera distribué d'ici à février 2010. Concernant les mesures économiques prises pour l'arrêt d'importation des pièces détachées, non fabriquées dans leur pays d'origine, M. Ouyahia a indiqué que c'est une «mesure d'assainissement qui a pour but de mettre un terme à la pièce détachée contrefaite», en rappelant que le gouvernement a pris bon nombre de mesures depuis juillet dernier. «Le système économique national a été désorganisé et qu'il est appelé maintenant à se stabiliser», a-t-il affirmé. Le Premier ministre a affirmé que les dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire (LFC 2009), sont en train d'être soutenues de façon unanime en Algérie. A. R.