Photo : S. Zoheir Par Sihem Ammour La première conférence scientifique d'archéologie algéro-allemande autour de la thématique «Aboutissement des travaux de restauration au musée de Cherchell», initiée par le ministère de la Culture, en partenariat avec Goethe Institut, s'est déroulée mardi dernier au Centre national de recherches réhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPH).La coopération algéro-allemande dans le domaine de la restauration du musée de Cherchell s'inscrit dans le cadre d'une convention signée en 2008 entre le ministère de la Culture, représenté par l'Office national de gestion des biens culturels et l'Institut allemand d'archéologie. Les travaux de restauration, menés par une équipe mixte composée d'architectes, d'archéologues et de restaurateurs, se sont déroulés en deux phases : la rénovation d'une collection de plus de 300 objets et la réorganisation du parcours muséal du musée lui-même. A ce propos, Aïcha Hioun, chef de projet de la campagne de restauration et co-directrice de l'ancien musée de Cherchell explique que la première campagne de restauration a démarré en 2008 et la deuxième, qui a débuté le 29 septembre dernier, se terminera le 6 novembre prochain. Elle soulignera, à propos de la campagne de restauration, que cela a également englobé la consolidation, le nettoyage, le remplacement d'anciennes tiges qui étaient rouillées et la réalisation de nouveaux socles, plus esthétiques et antisismiques. Elle ajoutera que «la restauration n'as pas concerné seulement les statuaires, mais aussi de petits objets ainsi que la réalisation de panneaux explicatifs et de reconstitution de tables. Cette démarche ne se terminera pas cette année mais d'autres campagnes de restauration sont également prévues dans les années à venir vu la richesse de la collection de Cherchell».A propos du nouveau statut de Musée national de Cherchell, elle explique qu'une étude muséographique et muséologique est en phase d'être réalisée pour l'extension de l'ancien musée de Cherchell, en déclarant qu'«il s'agit d'œuvrer pour la création d'un parcours muséologique et chronologique de l'histoire de Cherchell parce que cette ville et très riche du point de vue historique, puisque on a trouvé également des vestiges datant des périodes préhistorique, phénicienne et punique, jusqu'a la période islamique».Aïcha Hioun expliquera également que «c'est un travail de longue haleine, dont la première étape se rapporte aux démarches administratives pour récupérer les bâtiments adjacents au musée qui ont été libérés par la gendarmerie mais qui ont été occupés par la suite par l'APC de Cherchell. Aujourd'hui, on va commencer par demander à la mairie de nous attribuer ces espaces pour pouvoir nous agrandir. Pour cela, on attend la publication au journal officiel du statut du musée national de Cherchell et, ainsi, on pourra entamer la deuxième phase qui est celle de l'extension». Quant à l'équipe allemande, c'est une équipe pluridisciplinaire de l'institut d'archéologie de Berlin composée de restaurateurs, d'architectes, d'un spécialiste en marbre et d'un restaurateur de métaux. Il est à souligner que dans la convention, il est stipulé que ces Allemands dispenseront une formation à l'équipe algérienne chargée de former le jeune archéologue algérien. La responsable allemande Christa Van Hees-Landwehr, archéologue spécialiste dans la période gréco-romaine, a consacré plus de vingt années dans la sculpture à Cherchell et a déjà publié quatre ouvrages sur le statuaire de cette ville. Elle déclarera à propos de sa participation à la campagne de restauration : «J'ai organisé la restauration et donné les directives d'un point de vue archéologique. Après avoir choisi les pièces à restaurer, j'ai fait le concept de réaménagement du musée en désignant les meilleurs emplacements à réserver à l'installation des pièces tout en précisant au restaurateur la position de la statue sur le socle. On a également débattu avec les experts en parasismique sur les moyens d'organiser cette stabilisation en respectant l'esthétique de l'œuvre.»