La chute vertigineuse des prix de l'immobilier au cours de ces trois derniers mois de l'année 2009 à Oran a eu un effet inattendu sur le logement locatif social. Près de la moitié des logements sociaux attribués récemment dans le cadre de l'opération de relogement des familles des Planteurs ont été cédés par désistement. Il s'agit des nouvelles cités ghettos, notamment Haï El Yasmine, Haï Ennour et Haï Sabah où nombre de logements ont changé de mains pour la troisième et même quatrième fois. Il n'y a pas que la baisse des prix qui a favorisé ces transactions au sein de l'immobilier public. D'autres facteurs ont également concouru à ce phénomène généralisé. En effet, le climat d'insécurité et de terreur qui règne dans ces cités est tel que des familles entières se sont retrouvées piégées et prises entre l'étau de l'insécurité et celui de la ghettoïsation. Les résidents n'ont en fait pas d'autre choix en pareille situation que de déménager. Cela pose un autre problème, celui-là relatif à la provenance de ces familles. Comment se sont-elles retrouvées sur les listes des bénéficiaires puisqu'elles ne sont pas originaires du quartier des Planteurs ? Sinon cela n'aurait posé aucun problème. La question reste entière, en attendant d'autres éclaircissements. Autre fait saillant dans cette situation : plus du quart des logements attribués restent, à ce jour, inoccupés. Cela alors que la wilaya accuse encore un important déficit en matière de logements sociaux. Un dossier qui continue toujours d'alimenter toutes sortes de tensions et de troubles du côté des familles qui vivent dans des habitations précaires et celles qui attendent depuis des années que les autorités locales daignent bien se tourner vers elles.