Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La tension sur le logement social à Oran n'a jamais cessé dans la wilaya d'Oran. Les multiples dysfonctionnements dans les appareils de l'administration locale ont considérablement contribué à une accentuation de la crise et renforcé le sentiment d'injustice et d'iniquité chez nombre de citoyens. En dépit du nombre important de programmes de logements, tous types confondus, lancés et réalisés durant les dix dernières années, la tension autour du logement, notamment social, persiste. Des programmes censés venir à bout de la demande exprimée. Mais, on n'en est pas encore là. La situation est tout autre. Financé par la Banque mondiale, le relogement des 9 000 familles du quartier les Planteurs a provoqué un tollé parmi la population locale. Les autorités locales se sont montrées incapables de gérer une telle situation. Même la décision du président de la République de diligenter une enquête sur «les dépassements et les violations commises» n'a finalement abouti à rien. L'opération de relogement des familles s'est poursuivie et n'a toujours pas abouti. Pourtant, pour le programme quinquennal 5 000 logements sociaux sont inscrits dans l'agenda du secteur. Cela sans compter le reste des programmes réguliers inscrits au profit du secteur au cours des différents exercices. Les entreprises boudent le logement social Seulement, le suivi des programmes par les responsables locaux n'a pas obéi aux normes et aux règles de gestion requises. D'où les retards accumulés et les imperfections enregistrées dans la réalisation. Certains programmes ont même pris des rides et il aura fallu l'intervention d'un nouveau directeur général de l'OPGI pour remettre de l'ordre dans la demeure. En effet, ces programmes, lancés depuis des années, n'ont pas connu de taux de réalisation satisfaisants. Au quotidien, nous observons des mises en demeure adressées à des entreprises défaillantes à travers les colonnes de la presse écrite. Les exemples sont nombreux et ne manquent pas, notamment les 60+60 et 88 logements sociaux prévus respectivement pour les communes d'El Ançor et de Mers El Kébir. Les entreprises qualifiées boudent de plus en plus ce type de logement à cause du prix actuel du mètre carré. Un prix s n'arrange pas les affaires des grandes entreprises, lesquelle préfèrent se rabattre sur les programmes promotionnels et semi-sociaux, beaucoup plus attractifs. Rien que pour l'année 2008, la wilaya a bénéficié de l'attribution de 3 500 logements sociaux, 6 457 logements LSP, 1 289 logements location-vente, 588 logements promotionnels, 600 logements de fonction, 160 FNPOS et 229 logements ruraux. Par ailleurs, 2 283 autres logements sociaux étaient également en cours de réalisation à la fin de l'année écoulée. Il y a lieu de signaler que la wilaya d'Oran a bénéficié d'un quota de 14 000 logements, tous types confondus, dans le cadre du programme quinquennal initié par le président de la République. Cela sans compter les programmes développés durant les dix dernières années par les pouvoirs publics visant à atténuer la tension sur le logement, tels les logements AADL et ceux lancés par la CNEP Immo. Il y a lieu de rappeler que le parc immobilier de la wilaya d'Oran est estimé à plus de 313 000 logements sociaux. Pas moins de 52 000 logements restent inoccupés dans la wilaya, selon des sources de l'OPGI. C'est dire l'ampleur du mal qui gangrène le secteur. Les LSP de la discorde Traînant de long en large depuis 2001, les 700 LSP de Haï Es Sabah pris en charge par l'Agence foncière locale ne cessent de causer du tort au reste des réservataires. Les problèmes de réévaluation des prix de revient des logements agacent, en fait, les réservataires qui découvrent, en plus, des logements sans électricité ni eau, selon les constats que nous avons pu recueillir sur les lieux. Du coup, des branchements illicites sont réalisés par les riverains, qui n'ont d'autre choix que de recourir au système D. Il y a lieu de signaler que les prix des logements ont doublé alors que les retards de huit années entières ne sont pas dus aux réservataires. Ainsi, les F4 qui devaient coûter à l'époque quelque 80 millions de centimes, ont été réévalués pour être fixés aux alentours de 160 millions de centimes et les F3, auparavant à 60 millions de centimes, passent à 120 millions. Il s'agit d'un exemple parmi tant d'autres qui gangrènent la vie des bénéficiaires. Comme c'est le cas pour les habitants des 316 LSP de Haï Khemisti qui se retrouvent avec des logements en très mauvais état, dépourvus du strict minimum, notamment l'électricité. La cause : le promoteur décédé a laissé derrière lui des logements inachevés.