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«Nous reviendrons»
Les travailleurs égyptiens en Algérie en partance pour Le Caire
Publié dans La Tribune le 26 - 11 - 2009


Photo : S. Zoheir
Par Samir Azzoug
«On part en vacances et on espère revenir en Algérie après les fêtes de l'Aïd», assure un ressortissant égyptien, employé de l'entreprise Orascom Construction Industrie (OCI) qui a décroché un marché pour la réalisation d'une partie du nouveau train GNL de Skikda en juin 2008. Loin de l'hystérie des médias, désormais spécialisés dans la désinformation, faisant état de maltraitances subies par les Egyptiens en Algérie, le constat établi auprès d'une vingtaine de travailleurs de l'OCI, regroupés au niveau de la salle d'attente du terminal 1 de l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger, contraste complètement avec les affirmations des mêmes ressortissants, rapportées par les chaînes satellitaires égyptiennes quant aux «supplices» subies. «Tout s'est passé dans les meilleurs conditions. Les patrouilles de la gendarmerie ont escorté notre bus depuis Skikda jusqu'à l'aéroport. La protection était très rapprochée. Aucun incident n'est à signaler», reconnaît un autre employé de la compagnie. Refusant de décliner leur identité et leur poste de travail, les candidats au départ pour Le Caire se font très discrets. Installés sur les sièges de la salle d'attente, ils parlent à voix basse. L'approche s'est faite timidement. Au départ, aucun des
travailleurs égyptiens ne voulait communiquer. Après insistance, l'ambiance se détend et les langues se délient. «Je ne comprends pas comment les choses en sont arrivés là. Tout ce qui lie les deux peuples, algérien et égyptien, a volé en éclats en à peine quelques jours. C'est ahurissant», se lamente un travailleur dont l'allure et la tenue vestimentaire donnent l'impression qu'il s'agit d'un cadre moyen de l'OCI. «J'ai fait plusieurs pays arabes : Koweït, Arabie saoudite, Qatar. Mais dès que j'ai visité l'Algérie, j'ai opté pour ce pays. La chaleur humaine de la population m'a décidé à m'y installer. Il est malheureux que les choses aient pris cette proportion pour un simple match de football.» L'un de ses compatriotes renchérit : «Pour moi, les Algériens sont des frères. J'avais de très bonnes relations avec beaucoup d'entre eux. Je ne comprends pas cette hystérie.» Revenant sur les tentions diplomatiques survenues après les rencontres de football ayant opposé les équipes nationales des deux pays pour la qualification à la Coupe du monde 2010, les ressortissants égyptiens pointent un doigt accusateur vers les médias. «Ils doivent être jugés pour le mal qu'ils ont fait. La haine qu'ils ont enracinée dans les cœurs des peuples ne peut rester impunie», poursuit notre interlocuteur. «Quelques journaux algériens, particulièrement ceux en langue arabe, puisque peu d'entre nous savent lire le français, sont allés trop loin dans la provocation. Il y a trois ou quatre titres qui nous ont fait beaucoup de mal et tentent de nuire à la réputation de l'Egypte», s'échauffe un individu qui avait gardé le silence jusque-là, en brandissant l'un des titres décriés. On lui rappellera toute la charge de haine déversée par les chaînes satellitaires égyptiennes et les atteintes portées à tout ce qui représente l'histoire et les symboles de l'Algérie.
«On condamne les dérives des médias des deux côtés et tous ceux qui ont participé à ce climat de tension», atteste-t-il. Concernant les allégations faites par quelques rapatriés égyptiens à ces mêmes chaînes, une fois arrivés au Caire, sur des cas de violence subie de la part de la population algérienne, ils répondent : «De nouvelles recrues sont arrivées en Algérie la veille de la première rencontre [le 14 novembre au Caire], ils ne connaissent rien de la population. Dès leur installation, le climat a mal tourné. Il n'ont vu de l'Algérie que la tension d'après match, c'est pour cela qu'ils ont pris peur.»
Toutefois, ces travailleurs se disent choqués par certaines attitudes des citoyens algériens, prenant soin de ne pas généraliser. «Après le premier match au Caire, je suis descendu pour acheter du pain. Le boulanger a refusé de m'en vendre. Un client algérien, qui a vu la scène, l'a réprimandé et obligé de m'en donner», raconte un membre de la petite délégation. D'autres dénoncent leur isolement à cause des évènements. «Je reconnais que les services de sécurité nous ont surprotégés. Mais on est resté cloîtrés dans nos résidences depuis le jeudi 12 novembre. On n'a pas pu travailler, ni sortir. C'était étouffant.»
Mis à part la tristesse de devoir partir, «on ne part pas avec joie. Mais avec un pincement au cœur. On est réellement désolé de ce qui se passe. Nous sommes de simples travailleurs venus ici pour nourrir nos familles», témoignent-ils. Ces ressortissants égyptiens déplorent le fait qu'ils soient dans l'aéroport dès 5 h du matin et qu'ils attendent toujours d'embarquer. En essayant d'entrer en contact avec l'agence Egypt Air, les responsables égyptiens ont refusé de nous recevoir. Deux employés algériens de la compagnie assurent que tout se passe dans les meilleures conditions. Interrogés sur le site de l'agence endommagé au niveau d'Alger-centre, les mêmes interlocuteurs informent que «l'APC a procédé à sa fermeture en attendant l'expertise des assureurs pour le remboursement des dégâts».
La compagnie de voyage refusant de communiquer, on se rend auprès de l'hôtesse d'accueil postée au niveau du bureau d'information. Sourire aux lèvres, elle explique que «le terminal était plein d'Egyptiens ce matin. Trois vols ont décollé pour Le Caire. Tout s'est déroulé dans le calme. Il n'y a eu aucun incident». De son côté, le chargé de la sécurité de la délégation, installé tout près des Egyptiens, confirme les dires de l'hôtesse. «J'ai été désigné
pour assurer leur sécurité. Regardez-les : ont-ils l'air d'avoir subi une quelconque agression ?» dit-il en désignant ses «protégés». Tout au long de notre présence sur les lieux, aucun geste malveillant, aucun mot déplacé, ni même un regard de travers n'a été adressé aux Egyptiens par les voyageurs algériens. «Ils sont à l'aise. Et l'Etat leur a garanti la sécurité et ne leur a pas fermé les portes du retour. Les nôtres, qui sont revenus d'Egypte, ont l'air plus déprimés», atteste un autre agent. Il paraît même qu'on leur a retiré leurs cartes de résidence», constate un autre agent de sécurité. Déprimés plus qu'apeurés, les Egyptiens rencontrés à l'aéroport international Houari Boumediene promettent de revenir en Algérie dès que «les tensions s'apaisent».
Selon une source proche de la délégation égyptienne, ces derniers ont été libérés par leur entreprise afin de passer les fêtes de l'Aïd auprès de leurs familles. Notons qu'en Algérie aucune entreprise égyptienne n'a fermé boutique, à l'image de l'opérateur Djezzy qui fonctionne toujours. Lors de son passage sur la chaîne égyptienne Mehwar, l'ambassadeur d'Egypte à Alger répondra au sujet de la fuite «massive» des Egyptiens d'Algérie : ces départs «ne dépassent pas les 25 à 30% de cette force travailleuse. Ces départs coïncident également avec les fêtes de l'Aïd». Il précisera que «de grands responsables algériens ont effectué le déplacement chez nos ressortissants dans plusieurs villes algériennes et les ont rassurés quant à leur sécurité».


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