La visite de la chancelière allemande Angela Merkel, aujourd'hui et demain à Alger, qualifiée par Berlin de hautement politique, vient couronner un nombre important de visites de responsables allemands, notamment du ministre des Affaires étrangères, de celui de l'Economie, du président fédéral, et du directeur général des multilatérales onusiennes. Selon des sources diplomatiques allemandes, citées par un confrère, la chancelière arrive avec «de grandes problématiques à soulever en ayant à l'esprit que le mot de l'Algérie compte beaucoup, étant un interlocuteur de premier plan au niveau politique». Et d'ajouter qu'«il est important, de ce fait, d'intensifier les contacts bilatéraux, notamment en ce qui concerne la politique internationale». Ces diplomates allemands, et en précisant que «chaque destination est mûrement réfléchie», avancent que le gouvernement de leur pays «a décidé de s'ouvrir à l'Algérie sur tous les plans». C'est justement dans ce cadre que s'inscrit la visite de Merkel qui arrive à la tête d'une importante délégation d'officiels et d'hommes d'affaires. Ces sources diplomatiques font toutefois savoir que ce n'est pas seulement le gaz algérien qui intéresse la partie allemande et qui la pousse à approfondir ses relations avec l'Algérie. Car les besoins énergétiques de l'Allemagne «ne sont couverts par l'Algérie qu'à hauteur de 1% et nous avons une balance excédentaire», avancent-ils. La rencontre entre les deux parties, en plus «des discussions bilatérales» qui seront au menu, se soldera par la signature, probablement, de plusieurs accords. Mais, disent les diplomates, «l'esprit allemand fait que ce n'est pas l'Etat qui s'engage et ce n'est sûrement pas le politique qui pousse l'économie. Seules les entreprises privées sont à même de connaître leurs besoins en termes de marché». Il faut savoir que les dossiers qui devront être examinés lors de cette visite sont, entre autres, l'émigration clandestine et le terrorisme. Pour le premier point, les diplomates estiment que «la jeunesse algérienne a besoin d'une ouverture sur le monde mais cela ne veut nullement dire qu'il ne faut pas revenir au point de départ», précisant que «la solution à leurs problèmes ne se trouve pas chez nous». Concernant le terrorisme, l'autre dossier qui sera certainement discuté à l'occasion de la venue de la chancelière allemande, les sources diplomatiques disent que leur pays ambitionne de créer un partenariat dans ce domaine, ajoutant qu'une nouvelle approche coopérative a été adoptée depuis janvier 2007. Elle repose sur «le partage du renseignement plutôt que de se protéger l'un contre l'autre». Il est aussi possible que des discussions soient engagées autour «de la vente d'armements et de matériels nécessaires à la lutte antiterroriste». Sur le plan judiciaire, conclure un accord entre les deux parties «n'est plus d'actualité», affirment les diplomates et pour cause, «Berlin a dit que nous nous contentons de la confirmation d'un moratoire. Le problème se pose surtout pour l'extradition mais nous n'en sommes pas encore là». Et d'ajouter : «Pour ce genre d'accord, nous favorisons de plus en plus une approche multilatérale.»