L'accord d'association avec l'Union européenne ne peut faire déjà l'objet d'une évaluation. Il est trop tôt d'en parler et de l'évaluer. C'est du moins l'avis exprimé hier par M. Aïssa Zelmati, directeur du programme Point de contact national jumelages et Taiex (Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne P3A1). Le motif mis en avant par cet expert a trait à l'absence de tous les éléments et indicateurs pouvant faciliter une évaluation et une appréciation d'un tel accord, et ce juste 4 ans après sa mise en œuvre. Ces propos, qui vont visiblement à contresens avec ceux exprimés récemment par le ministre algérien de l'Energie et précédemment par El Hachemi Djaaboub, trouvent leurs essence dans «le fait que ledit accord concerne plusieurs aspects et non seulement ceux ayant trait au côté commercial». «On ne peut pas parler et évaluer d'ores et déjà cet accord et faire un constat en se référant uniquement au coté commercial. Il y a également côté visa, énergie et bien d'autres aspects qui doivent être pris en ligne de compte», a expliqué la même source lors d'une rencontre conviviale avec quelques journalistes, organisée hier à Alger. Ainsi, pour M. Zelmati, ce genre d'accord nécessite une période d'au moins 10 ans pour faire une évaluation approfondie et objective. S'agissant par ailleurs du programme P3A, la même source a indiqué que les dispositifs mis en place pour sa mise en œuvre, et qui visent le rapprochement des administrations algériennes et européennes en matière de procédure et de savoir faire, «commencent à donner des résultats palpables et concrets». Selon l'Unité de gestion du programme (UGP), après le retard cumulé dans le lancement du programme, la totalité des objectifs prévus pour les premiers 12 mois ont été réalisés et atteints. Concernant, à titre indicatif, les jumelages, l'UGP a réussi son objectif d'identifier 5 projets dans les domaines d'accords pour l'évaluation de la conformité (ACAA), la modernisation de l'administration fiscale, la mise à niveau de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (ANART), la maîtrise de la qualité de l'eau et la concurrence. «Dès janvier 2010, l'UGP publiera les appels d'offre pour les 5 projets sus-mentionnés et préparera leur lancement suivant le cycle habituel. Par ailleurs, l'UGP estime qu'avant la fin du programme en décembre 2011 au moins 40 missions de TAIX (un autre programme) seront exécutées dans le cadre du P3A1», exprime la même source. Il est utile d'indiquer que le P3A1 a comme but d'appuyer l'administration algérienne et toutes les institutions contribuant à la mise en œuvre de l'accord d'association en apportant à celles-ci l'expertise, l'assistance technique et les outils de travail nécessaires à la réalisation des objectifs définis dans ledit accord. Le P3A1 dispose d'un financement de 10 millions d'euros pour son exécution, prévue jusqu'en décembre 2011. Une continuité est prévue en vue de soutenir l'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association avec des programmes complémentaires en deux autres phases (P3A2 et P3A3) avec respectivement un financement de 24 et 30 millions. S. B.